Environ 5 % des vaches seraient séropositives vis-à-vis de Neospora caninum, le parasite responsable de la néosporose. Si la majorité des cas sont détectés en élevages laitiers, les élevages allaitants sont également touchés.

Il existe deux voies de transmission chez les bovins. La plus fréquente, verticale, s’opère de la vache à son fœtus, durant la gestation. L’existence d’autres modes de contaminationentre bovins n’est pas démontrée.

Quant à la transmission horizontale, elle se fait par ingestion d’eau ou d’aliments souillés par les déjections de canidés infectés (les chiens et probablement les renards). Ces derniers se contaminent en ingérant des placentas ou avortons infectés. À chaque nouvelle absorption, ils deviennent excréteurs durant une période, semble-t-il, relativement courte.

Une vache infectée le demeure toute sa vie et présente trois à cinq fois plus de risques d’avorter, généralement entre le 5e et le 7e mois de gestation, mais parfois dès le 3e. « Une femelle infectée in utero produira, à son tour, des veaux infectés dans 95 % des cas », précise le docteur Didier Guérin, directeur du groupement de défense sanitaire de la Creuse.

La maladie est souvent asymptomatique chez les veaux. En cas de série d’avortements, le diagnostic du troupeau est préféré au diagnostic individuel. Il s’appuie sur l’analyse sérologique de plusieurs femelles avortées, grâce à une prise de sang.

Lutte sanitaire

En l’absence de traitement et de vaccin, seules des méthodes de lutte sanitaire sont possibles. « La première étape consiste à identifier le mode de contamination qui prédomine dans l’exploitation et à évaluer la proportion de vaches séropositives, explique Didier Guérin. Si la séropositivité semble liée aux familles, l’hypothèse d’une contamination par voie verticale prime. Si les résultats sont plus aléatoires, c’est plutôt l’hypothèse d’une contamination par voie horizontale qui domine. Mais les deux modes de contamination peuvent coexister. »

La lutte contre la transmission verticale passe par l’élimination des animaux séropositifs et le contrôle des femelles introduites dans le troupeau. Si la proportion de vaches séropositives est forte, l’élimination peut se faire progressivement, en veillant à ne pas garder de génisses de renouvellement issues de mères positives.

Pour éviter la transmission horizontale, il faut empêcher les canidés d’accéder aux aliments et aux aires de vie des bovins. Il faut également veiller à ce qu’ils ne puissent pas ingérer les placentas et avortons, en détruisant ces derniers rapidement. Il convient de privilégier les vêlages en bâtiment pour les vaches positives.

Valérie Scarlakens