La mi-mars sonne la fin des agnelages au Gaec Sudre d’Ussel. Les brebis ont allaité leurs agneaux et repassent au roto pour finir de vider leurs mamelles. « Après la traite, nous pulvérisons un désinfectant sur leurs trayons. Les agneaux, en les mordillant, peuvent faire de petites plaies qui risquent de s’infecter. Nous démarrons ainsi la saison avec des mamelles saines », explique Christine Solignac, associée avec son frère et sa belle-sœur, Philippe et Christelle Sudre.

À trois, ils élèvent 850 lacaunes à Lachamp-Ribennes, en Lozère. Depuis 2016, ils font la chasse aux niveaux de cellules trop élevés. « En 2015, notre laiterie, Sodiaal, a introduit des pénalités lorsque le niveau moyen dépassait 800 000 cellules/ml. C’était notre cas. Depuis, nous avons redressé la barre. En 2018, le niveau moyen était de 568 000 cellules/ml. Nous ne subissons plus les 15 €/1 000 l de pénalités », précise Philippe.

Pour y parvenir, les éleveurs font réaliser des analyses de cellules pour chaque brebis lors du contrôle laitier de juillet. « Certaines ont plus de dix millions de cellules/ml, alors que leur pis semble en bon état. Je fais un test CMT quelques jours après afin de vérifier si le niveau est vraiment élevé. Si c’est le cas, nous les réformons sans attendre », souligne Christelle.

En septembre, les trois associés appliquent la même procédure qu’en juillet. Cela finit d’assainir la base de femelles dans laquelle ils choisiront les mères qui assureront le renouvellement. Celles qui dépassent 400 000 cellules/ml bénéficient d’un traitement antibiotique ciblé au tarissement. « Grâce à ces analyses individuelles, qui ne coûtent que 500 € par an, nous évitons de traiter tout le troupeau. Nous gagnons du temps pour la pose des seringues et nous avons moins de frais », rapporte Philippe.

Tarissement progressif

Au moment de choisir les réformes, les éleveurs prennent en compte la conformation des mamelles. « Nous éliminons les brebis possédant des pis qui descendent trop bas. Nous réussissons à en avoir moins au fil des ans, mais il en reste encore », note Christelle.

Pour progresser, ils veulent améliorer le tarissement. « En novembre, certaines brebis donnent encore un litre par jour. Leur couper le lait n’est pas facile. Nous avons essayé un produit composé d’un cocktail de plantes qui donne de bons résultats. Cette année, nous allons l’utiliser à nouveau en pratiquant ensuite un tarissement progressif afin de ne pas laisser des brebis avec du lait dans les mamelles. » L’objectif est de descendre en dessous de 500 000 cellules/ml afin de bénéficier d’une prime qualité de 6 €/1000 l, sans perdre pour autant sur la productivité. Frédérique Ehrhard