«Mieux vaut prévenir que guérir. » Ce vieux proverbe est à prendre au mot lors de la fusion de deux troupeaux. Des maladies contagieuses peuvent se transmettre rapidement, comme la maladie de Mortellaro (dermatite digitée) ou la BVD (diarrhée virale bovine). Les vétérinaires préconisent de mettre en place un protocole de prévention sanitaire six mois avant la fusion (lire pp. 46-47). L’anticipation est valable à tous les niveaux et pas seulement sur le plan sanitaire. Pour le bilan fourrager, par exemple, un an peut s’avérer nécessaire pour ajuster le parcellaire et les récoltes aux futures rations.

« Les exploitations issues d’un regroupement comptent souvent parmi les plus fragiles dans le contexte de crise actuelle », remarque Philippe Wallet, du Bureau technique de promotion laitière (BTPL). Rien d’étonnant à cela puisque la plupart du temps, un investissement important est nécessaire pour accueillir ces troupeaux de plus grande taille. Les bâtiments existants sont agrandis ou des infrastructures nouvelles sont construites. Le regroupement est également un défi technique. Il s’accompagne le plus souvent de changements de pratiques (gestion du troupeau par lot, passage à la traite robotisée…).

Dans le cas d’une association de plusieurs éleveurs, le regroupement vise aussi à offrir une meilleure qualité de vie, à travers davantage de temps libre et un allègement de l’astreinte de la traite. Mais pour cela, il faut se préparer à travailler à plusieurs, comme en témoigne le Gaec de la Gentilhommière (p.48).

Se faire accompagner

« Les éleveurs ont souvent la tête dans le guidon et peuvent avoir une vision cloisonnée du projet », constate le conseiller du BTPL. Et c’est compréhensible avec autant de sujets à appréhender en même temps. Se faire épauler ou simplement écouter les remarques des personnes extérieures est donc recommandé. Et, par-dessus tout, pour que tout fonctionne le jour J, il ne faut accorder aucune place à l’improvisation. Les conseillers sont unanimes : de nombreux écueils peuvent être évités lorsqu’on se prépare suffisamment à l’avance.