Un arrêté ministériel publié le 26 février au Journal officiel de la République française vient modifier la mise en œuvre du programme national de détection de la diarrhée virale bovine, en vigueur depuis le 31 juillet dernier. Dans ce nouvel arrêté applicable depuis le 27 février 2020, une des principales modifications se rapporte aux vétérinaires.
La profession, absente du premier texte réglementaire, est réintroduite et mise en lien avec l’organisme à vocation sanitaire. « Il est important de conserver ce lien éleveur-vétérinaire et de le prendre en compte dans la réglementation », indique Christophe Brard, président de la Société nationale des groupements techniques vétérinaires (SNGTV).
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« La profession vétérinaire avait été écartée »
« Depuis de nombreuses années, cette maladie était gérée en concertation entre les éleveurs et leurs vétérinaires, rappelle Christophe Brard. Elle est désormais réglementée. » Dorénavant, « les laboratoires sont tenus de mettre à disposition tout résultat d’analyse de la BVD de l’organisme à vocation sanitaire et du vétérinaire sanitaire » (article 4 de l’arrêté).
« Les vétérinaires sont ainsi destinataires de l’ensemble des analyses, y compris des résultats négatifs », souligne Christophe Brard. Toujours dans l’article 4, tout un chapitre a été rajouté pour préciser les conditions d’agrément des laboratoires par le ministre chargé de l’Agriculture.
Dans les dispositions relatives aux troupeaux de bovidés suspects ou reconnus infectés par le virus de la BVD, le vétérinaire sanitaire apparaît également à l’article 6 du texte : « Lorsqu’un troupeau est suspect d’être infecté du virus BVD, des mesures complémentaires de dépistage sont mises en œuvre, selon une analyse de risque basée sur une enquête épidémiologique réalisée par l’organisme à vocation sanitaire en lien avec le vétérinaire sanitaire visant à confirmer ou infirmer le statut du troupeau ».
De même, dans l’article 11 qui concerne les mesures d’assainissement et de surveillance, il est précisé que « la vaccination peut être mise en œuvre pour un troupeau infecté, les troupeaux en lien épidémiologique avec ce dernier ou des troupeaux situés dans une zone où le virus de la BVD circule selon une analyse de risque réalisée par l’organisme sanitaire en lien avec le vétérinaire sanitaire de l’élevage ».
Les mesures de restriction des mouvements modifiées
Le chapitre IV sur les dispositions applicables aux mouvements des bovidés a été modifié dans l’arrêté paru le 26 février. Ainsi, « la restriction au mouvement n’est maintenue que pour les animaux infectés permanent immunotolérants (IPI) », précise le ministère. « Cette nouvelle version a été redéfinie dans un cadre moins bloquant pour les éleveurs à ce stade du plan », note Christophe Brard.
Un nouvel arrêté sur les rails
« Un travail de fond sera mené dans les prochains mois, avec les parties prenantes, sur une nouvelle version de l’arrêté et du cahier des charges en lien avec ce programme de surveillance et de lutte contre la maladie. L’objectif est de présenter des versions abouties avant la prochaine campagne de prophylaxie 2020-2021 », ajoute le président de la SNGTV.
« La version finale de l’arrêté sera soumise à l’avis du Conseil national d’orientation de la politique sanitaire animale et végétale (CNOPSAV), avant que le ministère de l’Agriculture ne tranche », complète Christophe Brard.