Les cours du maïs restent à des niveaux très élevés, que l’on connaissait avant la guerre en Ukraine. Toutefois, la situation s’est depuis aggravée, étant donné que le pays est le quatrième exportateur mondial de la céréale.
> À lire aussi : Conjoncture Les marchés des céréales perturbés par la guerre et les incertitudes climatiques (11/05/2022)
Si une perspective d’amélioration de la météo aux États-Unis est notée, les chantiers de semis sont très en retard dans la Corn Belt. Au 8 mai 2022, le département américain de l’Agriculture (USDA) annonçait 22 % de surfaces semées, contre 50 % en moyenne à cette date (2017-2021). « Cela n’est pas rédhibitoire, mais il ne s’agit pas d’un signal positif, juge Arthur Boy, chargé de mission économie à l’AGPM. À cette période de l’année, les prix sont très sensibles à la dynamique des semis aux États-Unis, d’où une baisse des cours en fin de semaine dernière à Chicago. »
S’agissant du premier producteur et exportateur mondial, la question des surfaces américaines agite aussi le marché au printemps. Or, l’USDA a annoncé une diminution de 1,6 million d’hectares (Mha) par rapport à 2021, à 36,2 Mha.
![<?EM-dummyText [photo-article-caption]?>](https://cdn3.regie-agricole.com/ulf/CMS_Content/2/articles/772007/2ca4010e-7-le-prix-du-mais-reste-sur-ses-plus-hauts-historiques-480x270.jpg)
Les farmers favoriseraient le soja, compte tenu des prix élevés des engrais. C’est ainsi la troisième fois de l’histoire – avec 2018 et 1983 – que l’USDA annonce des surfaces de soja supérieures à celles de maïs. Les cours de la céréale étant très élevés, certains analystes font cependant le pari que la sole ne sera pas tant à la baisse. « La réponse sera dans le rapport de l’USDA de fin juin, avec un risque de faire décrocher les cours si les surfaces sont plus importantes que prévu », ajoute Arthur Boy.
![<?EM-dummyText [photo-article-caption]?>](https://cdn3.regie-agricole.com/ulf/CMS_Content/2/articles/772007/5a396bff-9-le-prix-du-mais-reste-sur-ses-plus-hauts-historiques-480x270.jpg)
Progression en France
En parallèle, les contractualisations américaines à l’export demeurent dynamiques, notamment vers des destinations traditionnelles comme le Mexique ou la Chine, qui se fournissaient aussi auprès de l’Ukraine.
D’autres pays, tels que l’Allemagne, les Pays-Bas, l’Espagne, l’Italie…, importateurs nets, cherchent aussi depuis quelques semaines à substituer du maïs ukrainien par de l’américain. En effet, en temps normal, l’Ukraine représente 55 % des importations européennes. Si ces pays européens se sont tournés vers leurs voisins (France, Pologne, Roumanie, Bulgarie…), ils achètent également des bateaux américains ou moldaves.
> Retrouvez les tendances du marché des céréales sur La France agricole
Les cours baissaient la semaine dernière sur le marché mondial, mais sur Euronext, pour la prochaine campagne, ils gagnaient près de 17 €/t en une semaine. « Cette évolution des prix français découle de la forte attractivité du maïs par rapport aux autres céréales, analyse Tallage. Elle reflète aussi les difficultés d’approvisionnement des importateurs européens. »
> À lire aussi : Marché des grains Les prix des céréales nouvelle campagne s’envolent (06/05/2022)
Et l’AGPM (producteurs de maïs) de rappeler : « Il ne faudrait cependant pas oublier qu’en parallèle, les charges de production (engrais, électricité pour irriguer, etc.) explosent. »