Depuis fin juillet, Patrick Brabant s’est lancé dans une nouvelle activité, le triage de céréales à façon. Il a créé une ETA, Le Bon Grain de l’ivraie, et fait de la prestation de service pour cinq agriculteurs bio situés dans un rayon d’une quinzaine de kilomètres. Patrick Brabant est lui-même agriculteur converti au bio depuis 2017 sur 210 ha, dont 150 de céréales, en Gaec avec son épouse Christine, à Filstroff. L’exploitation compte un atelier bovin naisseur-engraisseur.

Depuis un mois, se sont succédés dans l’équipement : orge d’hiver, grand épeautre, seigle meunier, blé, petit épeautre, avoine. « Grâce au jeu des quatre grilles, je ­peux trier toutes sortes de graines, des très petites, comme celle du trèfle violet, jusqu’au pois chiche, explique l’agriculteur. Certaines sont concassées et partent en alimentation animale. Cette première campagne est compliquée. Toutes les cultures sont en retard. Les bennes arrivent de façon un peu anarchique. Alors je stocke à plat, dans un ancien bâtiment d’élevage. »

Au 25 août, un des membres du groupe qui s’est constitué autour de l’utilisation du trieur n’avait pas encore moissonné ses céréales de printemps. « Au-delà d’un certain stade, même en conventionnel, les adventices prennent le dessus, souligne Patrick Brabant. Heureusement, un entrepreneur du secteur a investi dans une automotrice spéciale qui fauche et fait des andains. Ceux-ci sèchent et une moissonneuse avec pick-up repasse pour obtenir une récolte correcte. » Alors qu’il pensait traiter 500 t de céréales cet été, Patrick Brabant estime qu’il sera plus proche des 300 t. Le tarif facturé est dégressif, en fonction du tonnage, entre 20 et 30 € par tonne.

Labellisé France Relance

L’investissement dans le trieur-nettoyeur a été réalisé après la mise en place d’aides par la communauté de communes (CC). « Nous avions de la place après la baisse de l’activité élevage, précise l’exploitant. Notre coo­pérative, Probiolor, est à la recherche de fermes-relais. » L’in­vestissement, pour lequel la CC octroie 18 % de subventions, est de 120 000 € HT. Il a été labellisé France Relance et béné­ficiera d’une subvention de l’État, aussi à hauteur de 18 %. Dominique Péronne