« C’est un grand pas en avant dans la gestion des populations de loups et pour une coexistence harmonieuse », s’est réjoui le Copa-Cogeca dans un communiqué de presse diffusé le 25 septembre 2024. Il réagissait après le vote d’une majorité des États membres de l’Union européenne pour l’abaissement du statut du prédateur. La France et l’Allemagne en particulier se sont prononcés en faveur de la rétrogradation du statut de l’espèce.

Dans l’Hexagone, les attaques sur les troupeaux concernent presque la totalité du territoire. « C’est une lueur d’espoir pour les éleveurs qui sont dans une impasse depuis 40 ans, estime Michèle Boudoin, la présidente de la Fédération nationale ovine. Cela ouvre la porte pour une régulation qui permettra aux moyens de protection de gagner en efficacité. Le prédateur doit changer de comportement. »

Le Conseil de l’Union européenne justifie son vote en indiquant que « la modification proposée donnera plus de souplesse pour faire face aux défis socio-économiques découlant de l’expansion des loups en Europe », tout en maintenant un statut de conservation favorable pour l’espèce.

« Une décision scandaleuse » pour l’Aspas

L’Union européenne a donc résisté à la pression des associations de protection des animaux. Ces dernières ont vivement réagi à cette annonce. L’Aspas (Association pour la protection des animaux sauvages) juge la décision « scandaleuse ». Elle craint « un dangereux précédent en termes de protection des espèces ».

Idem pour la Ligue de protection des oiseaux (LPO) qui redoute « une régulation cynégétique du mammifère dans certaines régions sous forme de quotas de chasse ». La route sera toutefois longue avant qu’une nouvelle politique se mette en place. La décision devra dans un premier temps être approuvée en décembre au sein de la convention de Berne qui se réunit une fois par an.

Une avancée historique pour les chasseurs

La Fédération nationale des chasseurs s’est également réjouie du vote européen. Elle estime que l’adaptation du « statut de protection des loups est une avancée historique car elle donnera enfin une perspective claire et un cadre juridique quant à une nécessaire flexibilité accrue en matière de gestion des populations de loups car les possibilités déjà existantes s’avèrent totalement insuffisantes ».