C’est au tour de la commission des affaires européennes de l’Assemblée nationale de s’emparer du sujet de la révision du statut du loup. Elle a présenté à la presse le mercredi 7 février 2024 cet avis rendu sur proposition de Pascale Boyer (Renaissance), députée des Hautes-Alpes. L’enjeu est de classer le loup dans la catégorie espèce « protégée » et non « strictement protégée ». La Commission européenne avait rendu un avis sur la question en publiant une proposition de révision de la Convention de Berne le 20 décembre 2023, qui suggère un tel changement du statut du loup.
« Nous saluons la proposition de la Commission européenne, explique la députée des Hautes-Alpes. Concrètement, ce changement de statut n’a pas d’impact révolutionnaire. Mais il serait une soupape de sécurité pour les éleveurs si la situation devenait intenable, pour augmenter les tirs de prélèvements. » À ce stade, il n’y a donc pas de demande d’augmentation des prélèvements. « Le nombre de bêtes tuées [par le loup] chaque année semble atteindre un plateau. Les mesures mises en place sont à améliorer mais font effet. »
« Convaincre les pays non concernés »
Dans son avis politique, la commission des affaires européennes appelle également à « engager une réflexion sur l’harmonisation des méthodes de recensement des populations de loups entre pays européens. La présence de l’espèce est un enjeu transfrontalier et la bonne gestion du loup suppose préalablement une connaissance accrue de sa présence. »
L’Italie, la Suisse, L’Espagne ou l’Allemagne sont également concernés par la prédation. « À ce titre, il faut renforcer la coopération transfrontalière en matière de politique de coexistence avec les loups », estime Pascale Boyer. Pour la députée, tout l’enjeu est maintenant de « convaincre les pays non concernés par la prédation de l’importance de la révision du statut ».