«Tout l’été, nous nous sommes relayés fusil à l’épaule pour accompagner le berger et l’aide-berger qui gardent nos 2 600 brebis sur le mont Lozère. La pression du loup reste forte. C’est très éprouvant », raconte Olivier Maurin, éleveur à Prévenchères et adhérent du groupement pastoral de Finiels.

L’estive utilisée par ce dernier est située dans le cœur du parc national des Cévennes. Les éleveurs peuvent demander l’autorisation d’y pratiquer des tirs de défense simple contre le loup, lorsque celui-ci attaque leur troupeau. « Nous avons obtenu l’accord du conseil d’administration du parc, grâce à une concertation qui a également impliqué les élus locaux, soucieux de la sécurité de leur population. »

Tirs de défense

Ces tirs de défense complètent le gardiennage et contribuent à éloigner le prédateur. Cet été, leur troupeau a malgré tout subi quatre attaques. La dernière date du 23 août et porte le bilan à vingt brebis tuées ou blessées. Trente autres ont disparu, et ne seront pas indemnisées. « Il y a davantage de brebis blessées que les autres années, avec des griffures laissant penser à des louveteaux apprenant à chasser. Cela nous inquiète. Il ne faudrait pas qu’une meute soit en train de s’installer ! »

Ces éleveurs tiennent à continuer de pouvoir se défendre. « Pour autant, l’État ne doit pas nous laisser seuls face à la prédation, affirme Olivier. La brigade loup n’est pas venue chez nous de tout l’été. Il faudrait au moins une brigade par massif soumis à la prédation. »

Pour faire baisser la pression, l’éleveur estime qu’il faut augmenter les prélèvements en tenant compte de la population réelle. « Elle est sous-évaluée. Dans la Drôme, la fédération des chasseurs a recensé 70 à 80 loups, alors que l’administration n’en reconnaît que 35 à 40. » Frédérique Ehrhard

Lire aussi en page 27 de ce numéro : « Front commun contre le loup ».