Que retiennent beaucoup de médias de l’attaque d’un chasseur par une ourse voulant protéger ses deux oursons lors d’une battue au sanglier ? Que le chasseur a tué l’ourse, laissant deux orphelins perdus dans la nature. L’état de santé de l’homme est bien souvent relégué au second plan. Peu importe qu’il se soit défendu pour sauver sa vie. Certains défenseurs du prédateur vont même jusqu’à expliquer qu’il existe des règles à respecter pour que la chasse en battue en zone à ours se passe bien. Et maintenant que la justice se saisit de l’affaire, ils ajoutent même que le chasseur n’avait rien à faire là. Et si cela avait été un promeneur ?
L’ours a conquis cette zone de l’Ariège, comme le loup a colonisé l’Hexagone. Certains habitants de la zone commencent à réaliser que la cohabitation sera difficile. Les alertes se sont multipliées. Les journaux ont rapporté l’expérience de touristes qui ont eu la peur de leur vie face à un de ces prédateurs qui les a chargés au détour d’un sentier. Une seule solution dans ce cas, prendre ses jambes à son cou en espérant que l’animal abandonne la poursuite. Les bergers chargés de surveiller les moutons dans les estives témoignent eux aussi de la présence de plus en plus fréquente de l’ours autour des troupeaux la nuit.
Que leur répondent les défenseurs de la nature ? Que c’est le prix à payer pour protéger la biodiversité ? Qu’ils sont indemnisés de leurs pertes et reçoivent des aides pour protéger leurs troupeaux ? C’est un peu facile. Les indemnisations ne réparent que le dommage matériel, et encore. La présence des prédateurs, ours ou loups, les use moralement au point que certains envisagent de jeter l’éponge. La cohabitation devient un véritable calvaire pour les éleveurs des zones où les attaques se multiplient. Sans parler des cas où ils se retrouvent devant un juge quand des promeneurs ont approché les troupeaux d’un peu trop près, provoquant une réaction de protection des patous.
La nomination d’un préfet en charge des sujets « ours » dans le massif pyrénéen est-elle une bonne nouvelle ? Elle permet juste d’espérer que les pouvoirs publics ont enfin pris conscience de l’urgence. Il est temps d’arrêter de tergiverser dans cette zone de l’Ariège où le prédateur prospère. Ce n’est pas le protocole « ours à problème » qui apaisera la situation. L’espèce ne semble plus y être en danger. Le temps est venu de lui apprendre à craindre l’homme, à défaut de se poser la question de réguler leur population comme pour les loups.