L’estimation du nombre de loups (1) à la fin de cet hiver alimente les discussions de ces derniers jours. Avec près de 357 individus, et 64 de plus que l’hiver dernier, le chiffre de l’Office national de la chasse (ONCFS), « reste cependant très en dessous de la réalité du terrain », selon certains acteurs ruraux.
Pour Éric Marboutin de l’ONCFS, cette hausse est « logique, dans la mesure où le nombre de meutes recensées a beaucoup progressé ». Quarante-quatre sont dénombrées, contre trente-cinq l’année dernière. Côté dégâts sur les troupeaux, ils explosent aussi. Sur la France entière, plus de 1 700 victimes ont été indemnisées du 1er janvier au 30 avril 2017. C’est 350 de plus que l’année dernière sur la même période. La région Paca concentre plus de 70 % des dégâts et de nouvelles zones sont touchées dans d’autres régions.
Renforcer la brigade
L’action de la brigade loup de l’ONCFS est saluée par les éleveurs. « Ces prélèvements ciblés soulagent les troupeaux dans un premier temps, remarque Thomas Vernay de la Confédération paysanne. Il faudrait renforcer et pérenniser ce groupe. »
Les professionnels sont impatients de connaître les positions des ministères de l’Agriculture et de l’Écologie sur le sujet. Suivront-ils Christophe Castaner, président du groupe national loup et porte-parole du nouveau gouvernement, qui déclarait en janvier (2) : « On assume aujourd’hui de pouvoir prélever des loups. Le problème, c’est que cela ne suffit pas. À certains endroits, il faut peut-être travailler sur toute la meute et pas seulement sur tel ou tel élément. […] Il faut une approche différenciée, territoire par territoire. »
(1) Elle devait être annoncée lors de la réunion organisée par les ministères de l’Écologie et de l’Agriculture, prévue le 18 mai et reportée deux fois depuis.
(2) Lors de la présentation d’une étude du Cerpam et de l’Inra à Manosque « Quand les loups franchissent la lisière : expériences d’éleveurs, chasseurs et autres résidents de Seyne-les-Alpes confrontés aux loups ».