« Nous l’avons toujours dit, pour ce qui concerne la filière bovine, le compte n’y est pas », a déclaré le ministre de l’Agriculture, qui revenait le 20 février 2018 lors d’une conférence de presse à Paris sur les négociations entre l’Union européenne (UE) et le Mercosur (1).

 

Stéphane Travert s’est ainsi exprimé à la veille de la reprise des négociations à Asunción (Paraguay) et de manifestations dans toute la France contre ce projet de traité, organisées par le FNSEA et Jeunes Agriculteurs. Et à trois jours de l’ouverture du Salon de l’agriculture. Les agriculteurs français, « au moment où les exigences à leurs égards ne cessent de s’accroître, […] vont subir des importations massives de produits dont les méthodes de production sont interdites en France », dénoncent les deux syndicats. Ils appellent d’ailleurs à manifester ce mercredi 21 février, notamment devant les préfectures de Région, « afin de dire non aux accords avec le Mercosur ».

Poser des conditions de standards de qualité et sanitaires

Le ministre rappelle qu’aujourd’hui, le contingent officiel mis sur la table est de 70 000 tonnes de viande bovine sud-américaine qui entreraient chaque année en Europe sans droits de douane. La France souhaiterait faire en sorte que ce tonnage « soit bien séparé entre viande fraîche et viande congelée, d’une part », détaille Stéphane Travert, qui veut également que des conditions soient posées sur les standards de qualité et sanitaires en vigueur en France.

 

« Nous soutenons la filière bovine aujourd’hui », assure le ministre de l’Agriculture avant de rappeler les chantiers lancés pour aider la filière bovine hexagonale à monter en gamme. Il souligne le travail effectué par son gouvernement pour que les éleveurs français puissent exporter vers des pays comme la Chine, la Turquie, et l’Irak, entre autres. « Nous sommes douze pays européens à porter ce message de fermeté auprès de la Commission européenne et auprès du commissaire européen à l’Agriculture, Phil Hogan, sur cette exigence, et aujourd’hui nous tenons ce cap », conclut-il.