Devant une assemblée d’éleveurs remontés par le manque de cohérence et d’ambition des politiques publiques, Stéphane Travert n’a pas fait de réelle annonce ce 7 février, à Évreux. Quelques minutes avant son intervention, le président de la FNB, Bruno Dufayet, s’était pourtant fait le porte-parole d’éleveurs à bout de souffle.

Des prix en dessous des coûts de production

« En 2017, comme chaque année depuis 2013, nous vendons nos animaux en dessous de nos coûts de production et dégageons des revenus bien inférieurs au salaire minimum national, rappelle Bruno Dufayet. Une prise de conscience collective est nécessaire, et urgente ! »

 

Parmi les attentes de la FNB, un cadre juridique plus précis et contraignant pour répondre aux objectifs fixés par les États-généraux de l’alimentation (EGA), l’exclusion de la viande bovine des négociations avec le Mercosur ou encore des réponses sur la révision de la carte des zones défavorisées simples.

 

© V. Scarlakens/GFA
© V. Scarlakens/GFA

Un discours sans nouveauté

Dans la première moitié de son intervention, le ministre a assuré les éleveurs de son soutien et de sa compréhension de leur situation, tout a reprenant les enjeux des EGA et en détaillant les mesures phares du plan de la filière bovine. « Je serai vigilant à la bonne mise en œuvre du plan de filière », a simplement assuré Stéphane Travert.

 

La question des négociations avec le Mercosur a été abordée en fin de discours, après la mise en avant des efforts fait par le gouvernement pour permettre l’ouverture des marchés japonais, chinois et turc. « Aujourd’hui, rien n’est signé [avec le Mercosur], a tenté de rassurer le ministre. Ce laps de temps nous permet de continuer à réaffirmer les objectifs qui sont les nôtres, c’est-à-dire que les volumes devront être définis en posant des conditions fortes et encadrés d’éléments qui permettent de garantir l’équité des conditions de concurrence avec les producteurs du Mercosur. »

Des éleveurs pas convaincus

« Le discours du ministre n’est pas à la hauteur des attentes », a brièvement commenté Bruno Dufayet. « Il n’a apporté aucune réponse, déplore Christophe Jardoux, responsable de la section bovine de la FNSEA de l’Allier. Il ne vit pas dans le même monde que nous, c’est un dialogue de sourd. » Un ressenti partagé par un grand nombre d’éleveurs à la sortie de la salle.

 

Un point positif à tout de même été relevé par plusieurs congressistes : la position du ministre en faveur d’une ICHN ciblée uniquement sur les productions animales, dans les zones défavorisées simples.