En 2015, l’EARL Pont de la Planche à Plœuc-l’Hermitage (Côtes-d’Armor) a fait le choix de robotiser la traite de ses 70 vaches. À sa tête, Pascal Robin et son frère Alain ont choisi deux robots d’occasion A2 que le constructeur Lely a révisé après installation. Satisfaits de cette expérience, les éleveurs ont renouvelé les machines en 2023 avec des A4, eux aussi d’occasion, cette fois-ci reconditionnés avec le programme Taurus.

Deux générations de robots

« En robotisant la traite, je cherchais surtout à me libérer du temps, se souvient Pascal Robin. J’ai installé deux robots A2 en 2015 et j’ai renouvelé le binôme avec des A4 reconditionnés l’an dernier. » Lors du changement, il a fait face à un dilemme : investir dans un A5 de dernière génération ou deux A4 reconditionnés, quasiment remis à neuf.

Le nettoyage des trayons s’effectue avec une double brosse rotative. (©  Louis Duval/GFA)

« Mes 70 vaches sont toujours sorties en pâture de mars à novembre, une pratique que je veux maintenir. Mais 70 vaches, c’est presque trop pour un seul robot et peu pour deux. Installer deux stalles sans les saturer paraissait être un gros investissement, mais un seul robot aurait voulu dire réduire le nombre de bêtes ou ne plus les sortir. Pour le même prix, j’avais un robot neuf ou deux d’occasion. D’un côté, cela impliquait une modification du troupeau, de l’autre je restais sur une structure qui fonctionnait jusque-là. Je n’ai pas hésité longtemps. »

Une installation retardée

Le programme Taurus de Lely reconditionne les robots d’occasion, entre la première et la seconde main. « J’ai signé pour les A4 à la fin de 2022, avec une installation programmée au début de 2023, explique Pascal. Mais tout ne s’est pas passé comme prévu puisque l’installation s’est faite à la fin de ’année 2023. Il s’avère que le marché du reconditionné est en flux tendu, donc il n’y a pas de stocks. Les robots étaient encore en utilisation chez un autre agriculteur qui attendait ses nouveaux automates. Sa livraison a pris du retard, et logiquement il n’a pas pu les rendre à temps pour nous. Les A2 étaient encore là pour assurer notre traite mais financièrement, ça s’est ressenti avec les taux d’intérêt qui ont augmenté entre-temps, d’autant plus que les banques sont plus frileuses avec le matériel d’occasion. »

L'installation des robots en miroir a été modifiée, ce qui permet d'avoir deux robots identiques pour ne pas perturber les vaches. (©  Pascal Robin)

Pascal a néanmoins mis à profit ce retard. « Durant les mois d’attente, nous avons repensé la structure du coin réservé à la traite dans le bâtiment. C’est l’un de mes fils qui m’a conseillé de ne pas remettre les robots à la même place. Les A2 étaient en miroir, avec un à gauche et un à droite. Le problème d’un tel système est que les vaches prennent leurs habitudes dans l’un mais pas dans l’autre. Aujourd’hui, les A4 sont en ligne, tous les deux avec une traite à droite, et ça fonctionne très bien. Le budget a été allongé pour l’installation, mais je ne regrette pas. »

Pour les interventions sur la mamelle, Pascal a effectué un aménagement afin d'éviter de travailler accroupi. (©  Louis Duval/GFA)

Reconditionner et remettre à jour

Lors de la révision, ou plutôt du reconditionnement, Lely change non seulement toutes les pièces d’usure, mais aussi revoit chaque pièce afin d’éviter toute panne par la suite.

Lors de la révision, les robots A4 ont été améliorés, notamment avec un laser plus récent pour faciliter le branchement. (©  Louis Duval/GFA)

« L’avantage de tout démonter, c’est que de nouveaux éléments peuvent être ajoutés au remontage. Le système de laser que je possède en fait partie. Il est plus performant que celui présent sur les débuts de série des A4, ce qui facilite le branchement des trayons. Par la suite, j’ai demandé une installation d’un câble électrique pour les vaches voulant rester dans la stalle, ce qui représentait la plupart des alertes. C’est quand même un comble, mes vaches ne voulaient pas quitter le robot », plaisante Pascal.

Lors du reconditionnement, un câble électrique a été installé. Si la vache reste trop longtemps après la traite, elle reçoit une petite décharge afin de libérer la stalle. (©  Louis Duval/GFA)