« La laine est un sous-produit animal de catégorie 3, rappelait Audrey Désormeaux, chargée de mission à la Fédération nationale ovine (FNO), le 11 mars 2025, lors d’un webinaire Inn’Ovin. Elle est soumise à des règlements européens concernant les aspects sanitaires qui définissent les conditions précises de la transformation. »

Pour des usages techniques textiles, le lavage est un process de transformation reconnu par le règlement européen. Pour la fabrication en pellets fertilisants, où il y a un retour au sol, les contraintes sont plus strictes. « L’Union européenne considère qu’il peut y avoir un risque de retour dans la chaîne alimentaire, ajoute-t-elle. Un traitement pour assurer la sécurité et éviter des contaminations doit être effectué. Il faudrait que les pellets subissent un traitement avec une montée en température équivalente à une stérilisation pour éliminer les spores. Mais cela n’est pas compatible avec le process de fabrication. » Une étape supplémentaire coûteuse serait nécessaire pour être en conformité avec la loi.

Interprétations diverses

Tous les États membres de l’Union européenne n’interprètent pas les textes de la même manière. L’Allemagne, par exemple a mis en place des dérogations. « Ce n’est pas le cas de la France qui a une lecture stricte du règlement européen », souligne Audrey Désormeaux. Autrement dit, la fabrication en Allemagne des pellets pour les vendre en France n’est pas autorisée.

L’Anses (1) est toutefois en train d’évaluer les dangers que peut représenter la laine en suint et doit rendre son rapport à l’automne 2025. « Ce sera ensuite aux autorités sanitaires de prendre des dispositions pour assouplir la réglementation ou non et la FNO appuiera pour démontrer que compte tenu des volumes considérés les dangers sont minimes », indique-t-elle.

(1) Agence nationale de sécurité sanitaire.