Nouvel épisode dans les échanges tendus entre Lactalis et l’Union nationale des éleveurs livreurs Lactalis (Unell). Le groupe laitier a saisi le jeudi 11 janvier 2024 le médiateur des relations commerciales agricoles. L’objectif ? Parvenir à un accord avec l’Unell pour le prix du premier trimestre de 2024.
L’association d’organisations de producteurs a répliqué, en refusant l’objet de la saisine. « Nous saluons la volonté de Lactalis de réinstaurer un dialogue, c’est un signal positif. Cependant, nous rencontrons un souci avec l’objet de la saisine déposée par le groupe. Elle cherche seulement à fixer un prix pour les trois premiers mois de 2024, pas une solution à long terme qui respecte le principe de marche en avant comme défini dans la loi Egalim », expose Yohann Serreau, président de l’Unell et éleveur laitier dans le Perche, lors d’une conférence le mardi 16 janvier 2024.
Nouvelle saisine
« Nous souhaitons de réelles discussions avec Lactalis pour trouver des solutions durables pour les deux parties », appuie-t-il. Par conséquent, l’Unell a saisi à son tour le médiateur le 16 janvier. Cette saisine concerne « deux paramètres importants » de la formule du prix du lait : la valorisation du lait destiné à la fabrication des produits de grande consommation commercialisés en France et en particulier la prise en compte du prix de revient, ainsi que sur la valorisation du lait destiné aux produits industriels (commodités laitières).
Problème, pour le lait transformé en commodités laitières, les prix sont habituellement basés sur un indicateur de référence publié par l’interprofession laitière. Or ce dernier n’a pas été publié en 2023 « par manque de transparence du côté des industriels laitiers », précise le président de l’Unell. L’AOP manque donc d’arguments pour négocier une hausse du prix de revient.
« L’Unell ne veut pas prendre le risque d’un nouveau désaccord majeur en avril comme cela s’est produit après la médiation de septembre 2023 », souligne Yohann Serreau.
Pour appel, l’Unell avait fait valoir comme chaque année l’évolution des prix de revient des agriculteurs qui donnait un résultat d’augmentation de 5 %. Lactalis avait alors avancé 1 % d’augmentation, amplifiant le conflit avec l’Unell. Au début de janvier 2024, Lactalis avait imposé un prix du lait sans avoir conclu d’accord avec ses OP.
L’Unell attend une réponse de Lactalis, qui devrait lancer une médiation en cas d’acceptation de la saisine du géant laitier.