À la découverte des enclos paroissiaux du Finistère

Les enclos paroissiaux du Finistère forment des ensembles architecturaux religieux très riches, illustrant la ferveur religieuse de la Bretagne du XVIe au XVIIIe siècle. Ils se situent principalement au nord du département, dans le Pays de Léon et celui de Morlaix, régions où la prospérité issue du commerce maritime et du lin a permis l’édification de ces monuments uniques en France.

Un enclos paroissial se compose généralement d’une église, d’un calvaire, d’un ossuaire et d’une porte triomphale, le tout entouré d’un mur d’enceinte. L’entrée monumentale symbolise la séparation entre le monde profane et l’espace sacré. Le calvaire est souvent orné de scènes sculptées de la passion du Christ, tandis que l’ossuaire servait à conserver les ossements déplacés lors du réaménagement des cimetières. Les églises arborent fréquemment des façades sculptées, des retables (1) richement décorés et des voûtes peintes.

Celui de Saint-Thégonnec est considéré comme l’un des plus réussis, fruit de la volonté des paroissiens de se démarquer des communes voisines. Cette rivalité a conduit à l’intégration progressive des dernières modes architecturales, aboutissant à l’ensemble le plus complet des enclos du Léon. Son église est richement décorée avec un retable en bois. Il a la particularité d’avoir une chapelle funéraire comme ossuaire, ornée de sculptures baroques.

À Plougastel-Daoulas, c’est le calvaire, érigé en 1602, qui impressionne. Il compte près de 180 personnages sculptés illustrant des scènes de la passion du Christ, des épisodes bibliques, mais aussi de la vie quotidienne. On y distingue des représentations d’hommes et de femmes dans leurs activités journalières, comme le travail aux champs ou la préparation du lin et du chanvre, matériaux qui ont enrichi Plougastel à cette époque. Plusieurs figures sculptées portent le costume breton d’époque, avec des bonnets et des coiffes. Ces détails offrent un témoignage unique de la société bretonne du XVIIe siècle.