Construite au sommet du mont Beuvray, à 821 mètres d’altitude aux confins de l’actuelle Nièvre et de la Saône-et-Loire, Bibracte était il y a 2 000 ans, la capitale des Éduens, l’une des plus importantes tribus gauloises de l’époque.
Sur une surface de 200 hectares
Alimentée par dix sources, entourée de sept kilomètres de remparts, la ville s’étendait alors sur 200 hectares et comptait plusieurs milliers d’habitants. La porte du Rebout, où une petite partie des fortifications a été reconstituée, ouvrait sur une artère large de vingt mètres, le long de laquelle se succédaient les échoppes d’artisans. Place commerciale — on y vendait entre autres le vin de l’Italie romaine —, l’oppidum fabriquait tous les objets nécessaires à la population, des poteries aux armes en passant par les chars et les bijoux. Les Gaulois étaient d’excellents métallurgistes.
C’est là que se sont rassemblées en –52 avant J.-C. sous le commandement de Vercingétorix les armées gauloises, avant d’aller combattre les Romains à Alésia à 75 km au nord (désormais Alise-Sainte-Reine). C’est là aussi que le vainqueur de cet affrontement, Jules César, rédigea une partie de « La guerre des Gaules » avant d’ériger à 20 kilomètres de Bibracte, une nouvelle ville romaine Augustodunum (Autun aujourd’hui). Une façon d’effacer progressivement l’ancienne cité gauloise.

Ensevelie pendant vingt siècles sous une forêt de hêtres, Bibracte a été peu à peu ressuscitée d’abord par des archéologues qui ont commencé à fouiller le site à partir de 1864, puis par François Mitterrand. Député de la Nièvre, maire de Château-Chinon, l’ancien président de la République, était tombé sous le charme du site et de ses grands arbres.
L’homme politique a même caressé un temps le projet de s’y faire enterrer. En 1985, il déclara Bibracte « site national ». Il y fit bâtir un centre de recherche archéologique ainsi qu’un très beau musée tout de pierre et de bois. Les très nombreux objets retrouvés sur le site témoignent de la vie quotidienne des Gaulois et de leurs savoir-faire.