Marcel Proust s'est inspiré d'un véritable village pour écrire A la recherche du temps perdu. Dans le roman, l'histoire se passe à Combray, dans la Marne. En fait, pas du tout : il s'inspire d'une bourgade de l'Eure-et-Loir où, enfant, il passait ses vacances chez sa tante. La localité s'est adjoint le nom du village fictif en 1971, devenant ainsi Illiers-Combray.

Garez-vous sur le parking Maunoury : central, gratuit et accessible aux camping-cars. Faites un détour par l'église Saint-Jacques. Dans le roman, le petit Marcel y assiste à un mariage qui lui révèle la répartition sociale des habitants, partagée entre la noblesse ancienne et la bourgeoisie montante. L'impressionnant plafond en forme de coque de bateau est le support de peintures polychromes. Sur le montant de la porte à hauteur des yeux, un interrupteur permet d'en éclairer les détails.

Repassez par le parking et descendez vers la rivière que le narrateur appelle la Vivonne mais qui est en réalité le Loir. Après les ruines du château et le lavoir, un chemin à droite permet de s'asseoir à une table de jardin sous une tonnelle. Et pourquoi pas s'imaginer boire le thé accompagné... d'une madeleine. 

© Eric Young/GFA - Ancienne propriété de l'oncle horticulteur de Marcel Proust, le jardin du Pré catelan est désormais un monument historique.

Ensuite, le chemin longe le Loir pour accéder (y compris pour les personnes à mobilité réduite) au jardin du Pré catelan. Une douzaine de panneaux explique le lien entre le roman et le paysage réel. Il n'est pas nécessaire de l'avoir lu pour en tirer des enseignements. Les différences sont nombreuses et c'est bien normal puisqu’un des grands apports de Proust à la littérature est de faire des lieux des enjeux de mémoire et de l'imaginaire.

Le Pré catelan est un jardin à l'anglaise qui appartenait à l'oncle horticulteur de Marcel Proust, Jules Amiot, avant de devenir un monument historique. Le long d'une colline, il fait la transition entre la Beauce et le Perche qui sont donc les deux côtés du village où la tante Léonie emmenait en promenade le petit narrateur.

Au centre-ville, la maison de la Tante Léonie et son jardin sont devenus un musée où sont conservés les meubles et les objets évoqués dans le roman. Des travaux de consolidation et de restauration courent jusqu'au printemps 2023. En attendant, un musée éphémère (5 euros, chiens refusés) est installé à quelques centaines de mètres.