L’invention date du début des années 1970, alors que le transport de marchandises sur le canal latéral de la Garonne, qui relie Bordeaux à Toulouse, bat son plein. À l’occasion de travaux de modernisation de cette voie navigable, Jean Aubert, ingénieur des ponts et chaussées, imagine un dispositif permettant aux péniches de franchir, à Montech, dans le Tarn-et-Garonne, un dénivelé de 13,3 mètres en un minimum de temps. Ici, cinq écluses très proches faisaient perdre de précieuses minutes aux bateliers.
Des locomotrice Diesel de 1 000 chevaux
Une rigole en béton de 486 mètres de long est alors construite en dérivation du canal. De chaque côté, l’ingénieur place une locomotrice Diesel de 1 000 chevaux. Les deux engins, jumelés, sont reliés à un « masque » mobile étanche qui fait ventouse sur les bords de l’ouvrage et pousse l’eau, sur laquelle flotte le bateau qui remonte la pente. Pendant trente-six ans, ce système a permis à 10 000 péniches de gagner quarante-cinq minutes sur leur trajet. Mais en 2009, une pièce s’est cassée. Le fret fluvial ayant beaucoup diminué, l’installation a été laissée à l’abandon.
Dix ans plus tard, les pouvoirs publics ont décidé de redonner vie à cet ouvrage d’art unique, afin qu’il devienne un lieu touristique d’intérêt. Ils ont acheté une péniche qui, placée entre les deux locomotrices, est devenue un musée. Cet espace ludique et immersif nous met aux commandes de la machine. Bruits, vibrations… Tout y est !
Le site est idéal pour une balade pédagogique en famille, à pied, à vélo, en trottinette… le long des voies vertes qui longent le canal.
Le circuit est ponctué d’une scénographie multicolore, inspirée d’anciens panneaux ferroviaires et fluviaux, imaginée par l’agence toulousaine Bakélite. Le départ se fait depuis le parking de l’ancienne papeterie du bourg. Construite en 1860 en brique rouge, cette usine magnifiquement restaurée loge un office de tourisme qui accueille les visiteurs, et une grande médiathèque.
Florence Jacquemoud