Charles de Gaulle a passé ses vacances de jeunesse, de 1901 à 1920, dans la maison de la Ligerie. Installée en novembre 2020 devant la propriété, pour célébrer le 130e anniversaire de la naissance du Général, une plaque en marbre en atteste : celui qui deviendra le premier président de la Ve République y a vécu tous ses étés, de l’âge de 10 ans jusqu’à son entrée à Saint-Cyr. Les moments furent heureux comme en témoigne « l’affection qu’il a gardé toute sa vie pour notre région », se réjouit Dominique Audrerie, le président de la Société historique et archéologique du Périgord (SHAP).
Le jeune de Gaulle se lie avec les enfants du village
« C’est là qu’il s’est fortifié en découvrant la vie au grand air, se liant avec les enfants du village de Champagne-et-Fontaine, et côtoyant la culture périgourdine », raconte, de son côté, la SHAP dans ses bulletins. Entre l’âge de 10 et 16 ans, la liberté de Charles a pour cadre et pour horizon un pays qui ouvre l’esprit et prépare aux grandes entreprises. L’histoire locale dit aussi que le jeune Charles de Gaulle parlait un patois périgourdin quasi parfait.
La Ligerie du XXIe siècle a bien changé depuis cette époque, explique la nouvelle propriétaire Odile de Vilmorin. « L’ensemble, édifié en cour carrée, se compose d’un long corps de logis, comme on les bâtissait sous le Premier Empire. Nous avons acheté cette demeure en 2003, sans en connaître sa portée historique. Nous avons réalisé de gros travaux. Les bâtiments agricoles et communs ont disparu. Parmi les éléments conservés, les tommettes de l’entrée datent de cette période, commandées par Madame de Gaulle, mère. Se trouvait la cuisine à cet emplacement. Dans le jardin, le grand cèdre demeure, il est certain que le Général l’a vu. »
Pour continuer à raconter l’histoire de ce lieu, des passionnés se sont regroupés au sein de l’association « Les amis de la Ligerie ». Leur propos ne se résume pas au Général. Le père de Charles de Gaulle a, en effet, revendu la maison en 1920 au second mari de la mère de Jacques Chaban-Delmas. Ce dernier l’utilisera pour créer son réseau de résistants en Périgord avec l’aide du boulanger de Fontaine, la ligne de démarcation passant à proximité.
Claude-Hélène Yvard