Entre réglementation, compétitivité et innovation, Dominique Chargé, réélu ce 19 décembre 2024 pour un troisième mandat à la présidence de La Coopération Agricole a présenté les sujets prioritaires de son organisation. Il clôturait de cette manière le congrès annuel de La Coopération Agricole organisé le 18 décembre 2024 à Paris.
1. Le besoin de simplification
« En simplifiant la vie de nos entreprises, en nous libérant des carcans administratifs, nous retrouverons l’agilité et la souplesse qui nous font défaut aujourd’hui. » Dominique Chargé a dénoncé les lourdeurs administratives et réglementaires, soulignant l’urgence de libérer le « monde agricole et alimentaire des contradictions permanentes pour bâtir une stratégie alimentaire conquérante ».
Une stratégie qui pourrait s’appuyer sur la commande publique. Dominique Chargé réclame « un patriotisme économique » impulsé par l’État et les collectivités. « Exigeons de l’origine France dans nos cantines, dans nos supermarchés, dans nos restaurants et dans les assiettes de tous les élèves, de la maternelle aux universités », a-t-il ajouté.
Estimant qu’elle limite le déploiement des « solutions agroécologiques et l’accompagnement dans les transitions », le président de La Coopération Agricole demande au législateur de « libérer » les coopératives de la loi de séparation de la vente et du conseil des produits phytosanitaires. C’est une mesure qui fait notamment partie de la proposition de loi pour « lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur » qui sera examinée en séance publique au Sénat les 14 et 15 janvier prochains.
2. « Redonner à l’alimentation sa véritable valeur »
Dominique Chargé a insisté sur la nécessité de « redonner à l’alimentation sa véritable valeur en en faisant un sujet partagé avec l’ensemble des acteurs de la chaîne alimentaire ». Selon lui, la course aux prix bas affaiblit l’ensemble des agriculteurs et des coopératives alors que les négociations commerciales annuelles avec la grande distribution sont actuellement en cours.
Face à des citoyens souhaitant une « alimentation accessible », le président de La Coopération Agricole a poursuivi en clamant la nécessité de « réinvestir les productions d’entrée et de cœur de gamme ». Il y a quelques mois, le CGAAER avait publié un rapport démontrant que la France n’était pas assez musclée pour proposer une offre alimentaire à bas prix.
3. Un « choc de confiance » avec l’État
Estimant ne pas être assez écouté et entendu, Dominique Chargé attend du futur gouvernement et des parlementaires « un choc de confiance ». Il appelle, pour ce faire, à prendre leurs responsabilités sur quatre promesses : abonder un fonds de transitions pour les coopératives, la relance des investissements, notamment au moyen du fonds destiné au soutien aux industries agroalimentaires annoncé en février 2023, « une réforme en profondeur du fonctionnement de l’État » par le traitement du sujet de la dette publique en dehors de hausses d’impôts et une stabilité politique.