La Coopération Agricole a demandé au gouvernement « un choc de compétitivité et de simplification » pour que la France soit souveraine sur le plan alimentaire. Une nécessité, a affirmé son président Dominique Chargé, ce 6 septembre 2023 lors d’une conférence de presse à Paris, afin que les coopératives puissent faire face aux signaux négatifs de la conjoncture. La perturbation des flux commerciaux en raison de l’instabilité géopolitique, l’inflation qui modifie la consommation des ménages et l’augmentation des importations de produits alimentaires fragilisent les coopératives, selon lui.
Les produits d’entrée et de moyenne gamme dans le viseur
La souveraineté alimentaire française est aujourd’hui menacée, ajoute-t-il. « Nous n’avons plus les moyens de produire en France les produits sur lesquels les Français se sont repositionnés dans ce contexte d’inflation générale qui touche les produits alimentaires, mais aussi le logement et l’énergie. Les Français ont actionné le levier de l’alimentation pour l’ajustement de leur budget, a-t-il affirmé. Nous devons avoir les moyens d’être compétitifs et d’être présent sur des produits d’entrée et de moyenne gamme. »
« Il faut revenir à du bon sens et à une réalité de marché », selon Dominique Chargé, président de La Coopération Agricole.
Un créneau qui fait actuellement la part belle aux importations. « Aujourd’hui, nos poulaillers de volailles biologiques et sous labels sont vides car nous n’avons plus de consommateurs. Nous importons des volailles de la Pologne et de l’Ukraine », observe le président de La Coopération Agricole alors qu’un poulet sur deux consommés en France provient de l’étranger. « Il faut revenir à du bon sens et à une réalité de marché », initie-t-il.
En finir avec les distorsions de concurrence
Le choc de compétitivité que réclament les coopératives doit aboutir à l’uniformisation des règles à l’échelle européenne pour éviter les distorsions de concurrence. C’est-à-dire l’arrêt de la surtransposition française des normes européennes, l’arrêt d’importations aux frontières de l’Europe de produits venant en concurrence aux standards français, la modification du droit de la concurrence pour permettre la consolidation de certaines filières comme le foie gras et l’allègement des contraintes administratives.
Des moyens financiers pour la décarbonation
Engagées dans la décarbonation de leurs activités, les coopératives demandent également des moyens financiers. La Coopération Agricole estime que le montant investi par les coopératives en la matière (1,45 milliard d’euros) doit être multiplié par cinq. Selon une étude qu’elle a commandée, les coopératives agricoles représentent 49 % des émissions agricoles et agroalimentaires françaises.
Des revendications que La Coopération Agricole compte porter dans les prochains pacte et loi d’orientation et d’avenir agricoles. Les premières mesures qu’ils comportent doivent être présentées par le ministère de l’Agriculture à l’automne.