Défi réussi pour Jeunes agriculteurs : 100 000 personnes ont foulé les Terres de Jim, du 8 au 10 septembre, et dialogué avec une profession décidée à promouvoir son métier dans la bonne humeur.
À Margny-lès-Compiègne, dans le département de l’Oise, les visiteurs ont ainsi pu découvrir la plus grande ferme Playmobil du monde (pas moins de 26 000 figurines), se perdre dans le labyrinthe de maïs, s’éprouver à la traite des chèvres, prendre de la hauteur dans la grande roue, supporter les meilleurs du labour ou encore s’étonner face aux rutilantes moissonneuses-batteuses… Ainsi que dialoguer et manger, au détour du marché du terroir.
Jeunes agriculteurs de l’Oise (JA60), moteur pour cette édition 2017, et leurs 800 bénévoles n’ont pas mesuré leur effort, en déployant autant d’activités sur un site de 100 ha, à un prix d’entrée record de 5 euros pour les adultes, et gratuit pour les enfants de moins de douze ans : quelle autre meilleure façon de promouvoir le métier avec un terrain de jeu de qualité, ouvert à toutes les bourses ?
D’autant que la fête ne fait pas oublier les enjeux. L’événement a aussi été l’occasion pour JA de renforcer ses partenariats autour de l’installation avec notamment le Crédit agricole de Brie-Picardie : les deux partis ont signé une convention pour proposer aux nouveaux installés des prêts plus souples, et une prise en charge, la première année, d’une partie de la cotisation pour l’assurance récolte.
Le foncier en otage
Si le financement est le premier obstacle à l’installation, le département doit aussi faire face à la rareté du foncier. Entre les terres grignotées par la ville, des exploitations qui partent le plus souvent à l’agrandissement ou qui se conservent par l’entremise d’une entreprise de travaux agricoles, cinquante nouveaux installés parviennent, tout de même, contre vents et intérêts, à se lancer chaque année dans le métier, note Thierry Bocquet de JA 60. La grande majorité est spécialisée en grandes cultures. « Pour l’élevage, les dures conditions de travail freinent. » Mais ce labeur est aussi parfois reconnu à sa hauteur : à la fête, les éleveurs ont bénéficié des plus grands élans de sympathie.