"On n'a pas le choix : on doit arroser, même si le prix de l'irrigation explose, témoigne Louis Joullié, céréalier et éleveur de canards avec son frère Théophile, à Barran, dans le Gers. Sur l'énergie dont l'eau, notre facture va passer de 50 000 à 100 000 €." Chez Michel Dubosc, éleveur de canards et céréalier à Trie-sur-Baïse (Hautes-Pyrénées), la cotisation a doublé en 2023. "Je passe de 100 euros le litre seconde à 200 euros", assure cet adhérent de la FDSEA et président des irrigants du système Neste.
Comme lui, environ 200 agriculteurs ont manifesté le 27 janvier à Tarbes, contre la nouvelle tarification de l'irrigation votée par la Compagnie d'aménagement des coteaux de Gascogne (CACG). Cet organisme gère le système Neste qui alimente la Gascogne en eau, dont 2 500 irrigants dans cinq départements du Sud-Ouest. La Coordination rurale de ces départements ainsi que les FDSEA et JA des Hautes-Pyrénées appelaient leurs adhérents à se mobiliser. "L'augmentation de toutes les charges est exponentielle. Or l'irrigation est indispensable, notamment pour les semences", regrette Thierry Guilbert, président de la Coordination rurale du Gers.
Des "avancées", mais pas sur le prix...
Quels sont les changements dans la tarification ? "Il y avait un forfait. Maintenant, nous avons un tarif incitatif, proportionnel à la consommation, admet Jean-Louis Cazaubon, le président de la CACG. Sur l'ensemble, les agriculteurs devaient payer 1,2 million d'euros et en paient en réalité 600 000 €." Pas d'ouverture sur les tarifs, mais des "avancées" sur d'autres points :
- Une meilleure connaissance de la facture d'eau pour les irrigants en début de campagne ;
- Un travail lancé sur des lâchers d'eau supplémentaires en été ;
- Un autre sur les nouvelles tarifications des réseaux mis en concession par l'État, dont les contrats sont renégociés cette année.