Agricommunity, c’est le nom de l’application gratuite créée par Charles-Édouard Lhopiteau, qui cultive 180 ha de grandes cultures à Berchères (Eure-et-Loir). « En 2016, avec un ami agriculteur, nous parlions des informations que nous échangeons avec des collègues sur l’état de nos champs. » L’idée fait son chemin de créer un outil afin de les partager plus facilement, et Charles-Édouard s’installe dès 2016 au campus « Les Champs du possible », un incubateur de start-up situé à Châteaudun, pour y travailler. L’application est lancée à l’automne 2018 (1) et compte près de 850 utilisateurs, répartis dans 70 départements. Elle fonctionne pour le blé tendre, le colza, l’orge, le blé dur et les pois.

La première étape consiste à positionner son exploitation sur une carte, afin de recevoir toutes les remarques partagées dans un rayon de 20, 50 ou 100 km autour de ce point. Ensuite, en trois clics - type de culture, maladie ou ravageur, niveau d’alerte - l’utilisateur peut, à son tour, faire état de ses observations. « Il ne s’agit pas seulement de pointer les soucis, souligne Charles-Édouard, mais également de signaler quand tout va bien. »

Données fiables et protégées

Le céréalier développe cette application avec l’aide de partenaires, chambres d’agriculture, coopératives ou négoces, qui ont accès aux fonctionnalités payantes. Les structures créent des groupes privés, dans lesquels les agriculteurs sont invités grâce à un code, où leurs conseillers les renseignent. La chambre d’agriculture d’Eure-et-Loir accompagne également Charles-Édouard pour les critères agronomiques. « Il faut définir des seuils précis et pertinents », insiste-t-il. Pour lui, l’application doit avant tout rester au service des agriculteurs. « Nous n’avons pas vocation à vendre les données à qui que ce soit. Notre promesse est de permettre aux exploitants de réagir vite face aux problèmes et de mieux anticiper leurs traitements. » Ivan Logvenoff

(1) Téléchargeable gratuitement sur Apple Store et Android.