La Région Bretagne a présenté son nouveau dispositif « Agri Transmission » sur une exploitation laitière à Bains-sur-Oust (Ille-et-Vilaine) le 19 février 2025. Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la stratégie régionale issue des États-généraux de l’installation et de la transmission, visant à relever le défi du renouvellement des générations en agriculture. Dans les dix prochaines années, un agriculteur breton sur deux prendra sa retraite.
« La transmission comme l’installation, ça se prépare, a expliqué Arnaud Lécuyer, vice-président à la Région, chargé de l’agriculture et de l’alimentation. Nous nous sommes rendu compte que le volet de la transmission était moins accompagné. Pourtant, c’est la première pierre à l’édifice de l’installation. » D’où l’idée de proposer une aide au diagnostic aux volontaires de plus de 50 ans qui envisagent de transmettre leur exploitation dans les cinq à dix ans à venir.
Bilan complet
« Il s’agit d’un diagnostic complet à 360° de la ferme, réalisé par des organismes de conseil agréés, sur les bâtiments, le parcellaire, les infrastructures, la main-d’œuvre… » Cet état des lieux va permettre d’identifier les points forts et faibles de l’exploitation, les investissements à réaliser et les améliorations à apporter pour la rendre plus attractive pour les futurs repreneurs. « L’objectif est de se poser les bonnes questions suffisamment tôt pour corriger les manques : faire un investissement, donner de la cohérence au foncier grâce à un échange parcellaire… Un temps nécessaire pour qu’au moment de la transmission, la ferme soit transmissible. »
À 54 ans, Bruno Martel, éleveur laitier, réfléchit déjà à sa transmission et va avoir recours au dispositif. Il est installé en Gaec avec sa fille Apolline, 27 ans, à la tête d’un troupeau de 130 vaches en production biologique et 220 ha. Son fils Maxime, 24 ans, salarié sur l’exploitation, devrait s’installer avec eux l’an prochain. « En agriculture, on a une vision à long terme. Anticiper la transmission au moins dix ans avant, c’est fondamental pour moi », a-t-il témoigné. Et de conclure : « Le diagnostic va permettre d’avoir un état des lieux de la ferme : les résultats, les investissements, la rentabilité. Mes successeurs pourront ainsi mieux prendre la mesure de leur engagement. »