À la demande de l’Association générale des producteurs de maïs (AGPM), le ministère de l’Agriculture a accordé le 12 novembre 2024 une dérogation pour la solution Lumiposa de Corteva Agriscience. Il a fondé sa décision sur « la nuisibilité du ravageur géomyze pour les cultures de maïs, particulièrement dans les zones administratives visées », et « l’insuffisance des moyens disponibles pour une maîtrise correcte de la situation phytosanitaire ».

Des producteurs désarmés face aux mouches géomyzes

À la suite de l’interdiction d’utilisation des néonicotinoïdes en France, et des conditions d’application des produits à base de téfluthrine, les producteurs de maïs se sont en effet trouvés dépourvus face à ce ravageur qui a occasionné des dégâts d’une rare intensité au printemps 2023. Une telle dérogation avait déjà été accordée par le passé, notamment pour les maïs semés en 2024.

Le nombre de mouches géomyzes, et par conséquent l’intensité des dégâts sur les jeunes plants de maïs dans une parcelle, sont liés aux conditions météorologiques de l’automne et de l’hiver précédant le semis. Or à défaut de pouvoir prédire précisément à ce jour le niveau de risque pour 2025, Arvalis estime qu' « il est prudent d’envisager une protection insecticide des prochains semis dans les secteurs régulièrement concernés par ce ravageur ».

Départements concernés

La dérogation pour cette spécialité à base de cyantraniliprole est délivrée du 1er mars au 29 juin 2025 pour les semis de maïs grain et de maïs fourrage, dans les Régions Bretagne et Pays de la Loire et les départements normands de l’Orne, du Calvados et de la Manche.

Autres conditions à respecter :

  • Un traitement de semences réalisé en usine ;
  • Ne pas semer sur sol drainé artificiellement ;
  • Ne pas semer sur des parcelles présentes dans les périmètres de protection des captages d’eau potable en eau souterraine.

La dose maximale est fixée à 52,3 grammes par hectare, « ce qui correspond, calcule Arvalis, à une dose de 0,475 mg par grain pour un semis à 110 000 grains par hectare (densité de semis préconisée en Bretagne), ou à 0,614 mg par grain pour 85 000 grains par hectare ».

Cette dose de 0,475 mg par grain semble satisfaisante pour protéger le maïs, selon Arvalis, l’efficacité étant en moyenne de 55 %, d’après les résultats acquis depuis 2019 (nombre de références cependant faible).

Arvalis rappelle que « l’intérêt technique de la solution Lumiposa n’a été mis en évidence que sur géomyze ». Ainsi, en cas de risque élevé de taupins, l’institut précise que « la solution Belem 0,8MG permet donc de jouer sur les deux tableaux ».