Pouvez-vous rappeler en quoi consiste le collectif #IciLaTerre ?

Il a été créé à la fin de 2019 par trois agriculteurs des Yvelines désireux de communiquer vers le grand public sur notre métier. Nous avons lancé le premier numéro vert téléphonique gratuit en France (0 805 382 382) mettant en lien direct agriculteurs et consommateurs qui se questionnent, notamment sur les pratiques agricoles. Une centaine d’agriculteurs du Bassin parisien le compose, dont vingt-cinq se relaient pour répondre au téléphone du lundi au vendredi, de 10 h à 12 h et de 15 h à 18 h.

Deux mille appels ont été reçus depuis cinq ans. Nous produisons également des podcasts Un café en ferme et des vidéos Les enfants de #IciLaTerre, et communiquons via les réseaux sociaux (Instagram, X, Facebook, YouTube). Nous avons aussi lancé une campagne de photos sur « les mains de ceux qui vous nourrissent ».

Nous sommes également souvent sollicités par les médias pour intervenir sur les plateaux télé ou à la radio, ou pour répondre à la presse écrite. L’idée est de tout faire pour dialoguer en direct et de façon positive avec le grand public.

Pourquoi évoluer vers une association de consommateurs ?

Le collectif faisait beaucoup de pédagogie. Avec l’association, nous serons plus actifs dans la défense des consommateurs. Le statut d’association nous offre aussi des possibilités de financement, à travers des dons et du mécénat d’entreprise que nous n’avions pas en qualité de collectif. Nous espérons fédérer tous les agriculteurs en activité ou retraités qui partagent notre vision et souhaitent participer aux actions pédagogiques de sensibilisation envers le grand public.

Les agriculteurs sont des consommateurs dont les attentes méritent d’être entendues et défendues. Nous avons une expertise en agriculture et en matière de consommation. Nous voulons une agriculture française qui fournit à tous les consommateurs, quel que soit leur pouvoir d’achat, des aliments pour se nourrir, des biocombustibles pour se chauffer, du biogaz pour les besoins énergétiques, des biocarburants pour se déplacer, de l’amidon pour la fabrication des médicaments, de l’alcool pour se désinfecter, des biomatériaux pour s’isoler ou encore des textiles pour s’habiller. Nous souhaitons sensibiliser les autres consommateurs à l’importance du réarmement de notre agriculture pour développer notre souveraineté dans tous ces secteurs de consommation stratégiques.

L’ADN de l’association est de parler de consommateur à consommateur sur tout ce que l’agriculture française peut leur apporter en matière de biens de consommation, de qualité, à prix raisonnable et sans risque de pénurie.

Quels sont les objectifs de cette association ?

L’objectif est d’accroître la notoriété du numéro vert, de créer plus de podcasts et de lancer de nouvelles séries de vidéos. Grâce au statut d’association, en fédérant plusieurs milliers d’adhérents, nous aurons plus de poids et serons entendus au sein des instances nationales, au même titre que Familles rurales ou UFC-Que Choisir par exemple.

Nous pourrons lancer des études afin d’étayer nos réponses au grand public et d’argumenter lorsque des contre-vérités sont divulguées, comme sur les résidus de phytosanitaires dans les aliments. Par ailleurs, si nous posons une question à un ministère ou à une agence de l’État sur l’importation d’un produit par exemple, ce dernier sera obligé de nous répondre.