Le Brésil doit renforcer sa surveillance de l’influenza aviaire pour exporter au sein de l’Union européenne (UE). C’est ce que recommande un audit mené par la Direction générale (DG) de la santé et de la sécurité alimentaire de la Commission européenne entre avril et mai 2024, dont un extrait a été publié le 9 novembre 2024.

Si les mesures de biosécurités obligatoires appliquées dans les exploitations commerciales sont conformes aux normes internationales et constituent « une bonne base pour lutter » contre l’apparition de la grippe aviaire, la situation générale suscite cependant quelques inquiétudes du côté européen.

Critères de détection incomplets

La problématique majeure relevée par l’audit concerne la déclaration en cas de suspicion d’influenza aviaire, qui est « subordonnée à des critères de production peu précis (mortalité) et incomplets, combiné à un faible échantillonnage de suspicion de cas ». Une situation « susceptible de retarder la détection des foyers et leur enrayement », signale le service de la Commission européenne.

Les autorités européennes recommandent ainsi d’améliorer l’efficacité du système de détection précoce, en prenant en compte des paramètres tels que « le taux de mortalité ainsi que les quantités d’aliments et d’eau ingérées » dans les élevages.

Doutes sur l’aptitude à gérer une grande épidémie

Autre élément constaté, les autorités du Brésil n’ont pas testé leur plan d’intervention d’urgence pour l’influenza aviaire. L’Europe émet « des doutes quant à leur aptitude à gérer efficacement des épidémies de grande ampleur ». D’autant plus que « la capacité de dépistage actuelle pourrait ne pas suffire » en cas d’épidémie.

Par ailleurs, le rapport fait état d’un faible taux d’enregistrement des exploitations avicoles non commerciales, ce qui rend compliqué leur surveillance active et la mise en œuvre de contrôles. Une situation qui pourrait amener à « l’apparition de réservoirs d’infection non détectés ». De même, la surveillance chez les oiseaux sauvages n’inclut pas certains sites clés et itinéraires principaux de migration.

Améliorations nécessaires

Bilan de l’audit, pour justifier de son statut de « pays indemne de maladie », des améliorations nécessaires sont à apporter au système d’alerte précoce de l’influenza aviaire, juge l’Union européenne. « Le système mis en place fournit des garanties suffisantes que les produits susceptibles d’être exportés vers l’UE satisfont à la plupart des exigences […], sauf en ce qui concerne la surveillance de l’influenza aviaire (IAHP) », conclut-elle.

L’audit réalisé avait pour objectif d’évaluer les contrôles zoosanitaires en place dans ce grand pays producteur de volailles, en particulier pour l’influenza aviaire, en lien avec leur exportation vers l’Union européenne.