Augmenter la réactivité des filières avicoles face risque de réapparition de cette maladie. À travers lui, l’état et la filière « s’engagent à faire évoluer les modèles de prévention et de lutte contre les épizooties afin d’éviter qu’une telle crise ne se reproduise dès l’hiver prochain ».

 

 

Pour le ministre, ce pacte est un point de départ. Il compte 32 signataires dont l’ensemble des organisations professionnelles agricoles. Il « répond à des enjeux multiples – santé publique, bien être et santé animale, performance économique, sanitaire et environnementale – tout en préservant la pérennité des modes de production avec des parcours extérieurs ».

 

Selon l’AFP, le pacte comprend des changements dans la manière de transporter les volailles, de nombreux contrôles sanitaires à plusieurs étapes de l’élevage et des confinements en intérieur pendant les périodes de passages d’oiseaux sauvages. Il nécessite des investissements lourds. Il sera présenté à la Commission européenne, et communiqué aux pays européens dont les élevages en plein air ont aussi souffert.

Six objectifs

Le pacte fixe comme objectifs :

  • l’amélioration de la détection de la maladie et des réactions collectives en cas de crise,
  • la sécurisation du maillon de la production,
  • la sécurisation du maillon du transport,
  • le renforcement de l’application des règles de biosécurité au niveau des intervenants,
  • l’action aux niveaux européen et international,
  • la mise en place d’un système d’appui économique aux conséquences de l’influenza aviaire hautement pathogène.

 

Le ministre a également indiqué que le niveau du risque du territoire sera abaissé à un niveau modéré dès demain. « Cela permettra d’alléger les contraintes en matière de confinement des volailles de plein air, détaille le communiqué. Par ailleurs, des dérogations peuvent être accordées par les DDPP pour permettre des rassemblements de volailles dans des conditions sécurisées. »

 

Des mesures insuffisantes, selon la Conf’

La Confédération paysanne a réagi dans la foulée de l’annonce de pacte, jugeant que les propositions sont insuffisantes pour sécuriser le « système industriel ». « Le confinement des volailles devient en période à risque la mesure phare, alors que la contamination par la faune sauvage n’est à l’origine que d’un faible nombre de foyers », martèle le syndicat avant d’ajouter que les mesures ne donnent pas de réponse aux problèmes structurels que traverse la filière.

 

« À l’inverse, ces mesures peuvent être une menace pour les élevages fermiers qui ne participent pas aux transferts incessants de millions de canards, poursuit-il. La capacité de claustrer les animaux doit concerner uniquement les élevages de plus de 3 200 canards sur parcours en simultané. Par ailleurs, l’audit imposé par l’interprofession ne doit pas concerner les élevages indépendants en autarcie qui adoptent des mesures de biosécurité spécifiques. Enfin, la base de données d’alerte ne doit pas être gérée par l’interprofession : l’État doit agir en matière sanitaire loin des intérêts commerciaux. »

Le Modef émet des réserves

Dans un communiqué du 14 avril, le Modef a lui aussi soulevé ses doutes vis-à-vis du pacte. Selon lui, « la maîtrise de la propagation du virus repose essentiellement sur la diminution des mouvements », et craint la concentration des animaux. Le syndicat propose « la suppression dans les meilleurs délais des élevages spécialisés dans les « démarrés ». » « Par ailleurs la distribution des canards prêts à gaver d’un site vers de multiples salles de gavage doit être optimisée afin de limiter le risque de diffusion des virus IAHP », dit-il.