Les industriels du lait et de la charcuterie ont demandé ce mardi 19 septembre 2023 à être dispensés de l’ouverture anticipée des négociations commerciales voulue par le gouvernement. Ils assurent ne pas avoir les moyens de baisser leurs tarifs pour le moment.

Charcutiers et laitiers vent debout

« Il est impératif que les entreprises de charcuterie, quel que soit leur chiffre d’affaires, soient exonérées, en tant que secteur très lié à l’amont agricole (comme débouché des éleveurs de porcs, NDLR), des renégociations à la baisse et de l’avancée des négociations annoncées par (le ministre de l’Économie) Bruno Le Maire », soutient dans un communiqué l’organisation défendant leurs intérêts (Fict). Selon la Fict, ces entreprises « sont dans le rouge » en raison des cours du porc, au-dessus de 2 euros le kilo contre 1,20 euro au début de 2022, et de l’augmentation des charges liées à l’énergie, au transport et aux salaires.

Même écho à la Fédération nationale des industries laitières (Fnil), qui estime que le secteur laitier est « à préserver du fait de notre proximité avec l’amont agricole », dont la « juste rémunération » était une priorité des lois Egalim. Selon son président, François-Xavier Huard, les industriels sont soucieux de l'« accessibilité » de leurs produits, mais auront du mal à baisser les prix : « Les marges baissent et les résultats opérationnels sont quasi à l’os », a-t-il affirmé lors d’une conférence de presse.

Soixante-quinze industriels avanceront leurs négociations

Pour tenter de modérer l’inflation alimentaire, +11,1 % en août sur un an, le gouvernement a décidé que les soixante-quinze plus grands industriels et leurs clients de la grande distribution allaient avancer leurs négociations commerciales annuelles. Un projet de loi doit être examiné par l’Assemblée nationale « au début d'octobre », selon le ministre de l’Économie Bruno Le Maire. Parmi ces soixante-quinze industriels figurent notamment les fabricants de jambon Herta ou Fleury Michon, et les transformateurs laitiers Danone et Lactalis.

Les supermarchés négocient chaque année entre décembre et le 1er mars avec leurs fournisseurs agro-industriels les conditions de vente de leur production qui sera ensuite écoulée dans leurs rayons. Le gouvernement aimerait cette année que les contrats se concluent plus tôt au début de 2024, afin que les nouveaux tarifs — si possible plus bas — s’appliquent au plus vite.