Après des années de croissance et de développement de gammes « Made in France », le chiffre d’affaires des ventes de produits issus du commerce équitable a atteint 2,04 milliards d’euros en 2021 (soit +11 % par rapport à 2020). « Mais les dynamiques pour 2022 ne sont plus aussi positives, bien que le marché du « Made in France » reste en croissance », observe Julie Maisonhaute, déléguée générale adjointe de Commerce équitable France, à l’occasion d’un point avec la presse organisé le 4 avril 2023.

Coup de frein

Un coup de frein, que Julie Maisonhaute explique par différents facteurs. « Ce n’est pas un problème d’adhésion à nos valeurs, commente-t-elle. Mais nous avons des craintes sur le pouvoir d’achat. Pourtant, il n’y a pas eu de spéculation sur nos prix comme cela a pu être le cas sur certains produits. Les supermarchés n’ont également pas joué le jeu en reléguant nos produits dans les rayons. »

À noter qu’en 2021, 30 % des achats de produits issus du commerce équitable étaient réalisés en GMS. « Il est difficile aussi pour les consommateurs de faire la différence entre le HVE, le label Commerce équitable, le label bio », rajoute Julie Maisonhaute.

Soutien public

« Il serait nécessaire de faire le ménage dans toutes ces allégations », poursuit-elle. Pourtant à lui seul, le commerce équitable regroupe sept labels différents. Mais pas question de fusionner ceux-ci sous un seul et même cahier des charges. « Cette diversité de labels reflète la diversité d’acteurs, justifie Julie Stoll, déléguée générale de Commerce équitable France. Une fusion de leurs cahiers des charges casserait la dynamique. »

Commerce équitable France milite plutôt pour une reconnaissance publique de ses atouts et demande notamment un soutien de l’équilibre compétitivité/prix. « Aujourd’hui, la TVA ne prend pas en compte les coûts cachés pour la santé, le climat, la biodiversité, explique Julie Stoll. La TVA est à 20 % pour un chocolat au lait, contre 5,5 % pour un chocolat noir. Pourquoi ne pas imaginer ce différentiel entre un chocolat conventionnel et un chocolat issu du commerce équitable ? »

Commerce équitable France rappelle aussi que les objectifs de loi Egalim en termes d’approvisionnement en produits issus de l’agriculture durable ne sont pas respectés, freinant ainsi le développement du commerce équitable.