Un système herbager
L’observatoire technico-économique du réseau Civam (1) a comparé les performances de 168 exploitations d’élevage herbivore en agriculture durable (dites AD) avec les 255 fermes du réseau Rica (2) Grand-Ouest. Leur comparaison repose sur les résultats de l’année 2020.

Les fermes AD mobilisent moins de moyens de production (–18 UGB et –9 ha de SAU) que les exploitations laitières moyennes. La différence de produits d’activité (l’ensemble des produits des activités de la ferme, en y intégrant les variations de stock) est de 60 000 € entre les fermes AD non bio et celles du Rica, cont 40 000 € est exclusivement liée à la plus faible production laitière (–108 523 l entre non-bio et Rica).
Les prairies représentent 73 % de la SAU des fermes AD non bio et 52 % de la SAU des fermes du Rica. Tandis que la part de maïs dans la surface fourragère principale est de 11 % pour les fermes AD non bio, contre 33 % pour les fermes du Rica. « Les systèmes herbagers sont globalement plus résilients face aux aléas, indique Alexine Woiltock, coordinatrice systèmes pâturant et évaluation pour le Civam. Les volumes produits étant plus faibles, les besoins des animaux le sont aussi. Ces systèmes sont aussi moins risqués qu’un système maïs, avec une récolte annuelle, et où l’on peut tout perdre ».
Des charges réduites
Près de 80 % des surfaces dans les fermes AD (contre 55 % des surfaces des exploitations du Rica) sont cultivées avec des légumineuses, une stratégie qui permet aux exploitants de limiter l’utilisation d’engrais azoté. « En moyenne, un hectare de légumineuses fixe 110 kg d’azote atmosphérique, précise Alexine Woiltock. Avec un cours actuel de l’ammonitrate à 700 €/t (prix usine), on estime l’économie moyenne à 231 €/ha de cultures contenant des légumineuses ».
Le coût alimentaire des fermes du Rica est de 146 €/1 000 l contre 89 €/1 000 l dans les exploitations AD non bio. Ces dernières consomment environ moitié moins de concentrés que les fermes du Rica et économisent ainsi 43 €/1 000 l. Elles sont également plus autonomes sur la production de concentrés : 24 % sont autoproduits sur les fermes AD non bio contre 17 % dans les exploitations du Rica. « Les fermes du Rica produisent plus de lait, mais celui-ci est plus cher à produire, souligne le Civam. Sur les 108 523 l de lait supplémentaire produit par les fermes du Rica, 60 % sont consommés économiquement par le surplus d’aliments achetés ».
Les fermes AD non bio réalisent plus de 600 €/ha d’économie sur les charges courantes par rapport aux fermes du Rica, soit une économie de 88 €/1 000 l. Le résultat courant des fermes AD non bio atteint 25 773 €/UTHF et est 45 % supérieur à celui des fermes laitières moyennes.
Le réseau Civam a également étudié la rémunération du travail sur les fermes au travers du résultat social. Ce dernier se calcule à partir du résultat courant de la ferme, sans retirer les cotisations sociales et les salaires. Les fermes AD non bio ont un résultat social par travailleur 26 % supérieur à celui des fermes du Rica, soit environ 6 800 €/UTH supplémentaires.
(1) Centres d'initiatives pour valoriser l'agriculture et le milieu rural
(2) Réseau d'information comptable agricole du ministère de l’Agriculture