Pierre et Mathilde Blanc, à la tête d’une exploitation viticole à Flaujagues en Gironde, misent désormais sur la production de kiwi bio. « Il y avait du kiwi sur l’exploitation. Mon père en faisait à la fin des années soixante-dix, explique Pierre Blanc. Après une grave crise dans les années 1992-1995, le vignoble s’est développé pour atteindre 85 ha. » À la tête du domaine de Micouleau, qui compte 300 ha de SAU et une douzaine de permanents, Pierre et son épouse ont décidé de réorienter leurs productions.

À cause de la crise viticole, ils ont procédé à l’arrachage de 7 ha de vignes en 2023 et de 40 ha fin 2024, réduisant la superficie de cette production de plus de la moitié pour atteindre 40 ha. « Désormais, notre principale source de revenus, c’est le kiwi bio commercialisé par l’intermédiaire de grossistes, détaille Mathilde Blanc. Ici, en bordure de Dordogne, nous avons d’excellentes conditions. En 2015, nous avons relancé une activité de pépinières avec la vente de plants, en plus de celle des fruits. »

Des similitudes techniques entre la vigne et le kiwi

Le couple produit 400 tonnes de kiwis bio sur 45 ha. 30 ha sont en production, 15 ha ont été plantés au cours de ces cinq dernières années. Le couple produit aussi des céréales, du maïs semences et une dizaine d’hectares de tomates pour l’industrie.

« Sur la parcelle de 40 ha de vignes arrachées fin 2024, nous avons installé un système d’irrigation et nous allons produire du maïs pop-corn. Sur celle de 7 ha libérée des ceps en 2023, nous avons planté 3 ha de kiwis supplémentaires, souligne Mathilde. Il existe des similitudes techniques entre le kiwi et la vigne, en particulier pour la taille. Nous avons parfois des difficultés pour trouver des saisonniers sur le kiwi, car localement, les gens connaissent mieux le travail de la vigne. »

La réorientation de l’exploitation implique donc de la formation, mais aussi des coûts importants soutenus la Région (lire encadré). « Pour le kiwi, il faut compter entre 40 000 et 100 000 € d’investissement à l’hectare, avec un retour sur investissement entre huit et dix ans. En moyenne, nous sommes entre 50 000 et 60 000 €. »