L’institut Terres Inovia le rappelle, les baisses de rendements sur les légumineuses à graines, observées ces dernières années, sont souvent dues à des carences. On constate, en particulier (lire le tableau ci-dessous), que les besoins en phosphore sont élevés pour la féverole ainsi que le pois, forts en potassium pour le soja et la féverole, et qu’un certain nombre de légumineuses (lupin, soja, lentille…) est sensible à une carence en fer, surtout dans les sols calcaires.
Au bon moment et à bon escient
« L’objectif de la gestion de la fertilité des sols est bien de satisfaire les besoins des plantes dans ces différents éléments en s’assurant que l’offre du sol est suffisante pour les couvrir et apporter un complément si nécessaire », ajoute Véronique Biarnes, chez Terres Inovia. De plus, il ne faut avoir recours à ces éléments qu’en cas de carence avérée, sous peine de phytotoxicité.
Ainsi, la fertilisation en éléments majeurs (phosphore, potassium, soufre) et en oligo-éléments (zinc, cuivre, fer, bore, magnésium, manganèse et molybdène) se raisonne en fonction de l’exigence des cultures, du passé récent de fertilisation, de la gestion des résidus et du niveau de disponibilité dans les sols, via notamment une analyse.
Les éléments qui influent sur la photosynthèse vont être indispensables à la plante dès le départ. C’est le cas du zinc (Zn), du cuivre (Cu), du manganèse (Mn) et du magnésium (Mg), qui devront être utilisés préférentiellement avant le semis ou au semis. Ils pourront aussi être éventuellement amenés plus tard, sous forme de pulvérisation foliaire, si une carence est détectée.
Concernant le phosphore (P2O5) et le potassium (K2O), ils s’emploient en début de cycle, principalement pour le fonctionnement de la nodulation. Ils doivent donc être apportés depuis le semis jusqu’à 4 feuilles des légumineuses. Le soufre (SO3) devra, lui, être appliqué en phase de croissance active, à 2 ou 3 feuilles pour les espèces de printemps et 6-7 feuilles pour les types hiver. À propos du fer (Fe), il faut s’en servir sous forme de pulvérisation foliaire, dès que la carence est remarquée.
Bore (B) et molybdène (Mo) agissent au moment de la croissance active. Si la carence est connue, là aussi il faudra les apporter à 2-3 feuilles pour les protéagineux de printemps, et à 6-7 feuilles pour ceux d’hiver. En outre, afin d’assurer la fertilité du pollen, les oligo-éléments pourront être utilisés juste avant la floraison ou au tout début de celle-ci. Par ailleurs, pour ces deux éléments, une pulvérisation foliaire est aussi possible dès que des symptômes de carence sont visibles.
Céline Fricotté