«Parue au Journal officiel le 25 juin 2019, la nouvelle réglementation européenne relative aux matières fertilisantes s’élargit aux engrais organiques, jusque-là exclus », indique Florence Catrycke, directrice réglementation et normalisation à l’Union des industries de la fertilisation (Unifa). Cette reconnaissance témoigne d’un intérêt croissant pour ces produits, favorisé par un contexte qui encourage le bouclage des cycles des nutriments ou la production d’énergie renouvelable à la ferme.
Les fertilisants organiques reviennent sur le devant de la scène, non sans poser de multiples questions. Celles-ci sont d’autant plus nombreuses que la dénomination « produit organique » regroupe un panel extrêmement divers de matières (engrais de ferme, produits d’origine urbaine ou agro-industrielle), sur lesquelles de nombreux procédés peuvent être appliqués (méthanisation, compostage, chaulage, traitements sanitaires,….). Tout l’enjeu est de maximiser leurs bénéfices sur un plan agronomique, tout en minimisant leurs impacts environnementaux et sanitaires.
La connaissance de la composition des produits épandus est le point de départ d’un raisonnement rigoureux de la fertilisation des cultures et des prairies. Mais d’autres notions entrent également en jeu. Si les effluents d’élevage sont documentés, les autres produits résiduaires organiques soulèvent des interrogations, car ces matières souffrent encore d’un manque de références et de recul. Biodisponibilité des éléments, gestion des pathogènes et des contaminants, effet sur la vie du sol… Les connaissances s’affinent mais certaines zones restent peu explorées.
Par Hélène Parisot
et Vincent Thècle