Les boues de Step (station d’épuration) et les digestats de méthanisation sont riches en éléments fertilisants, mais d’une très grande diversité de composition. Pour favoriser leur prise en compte dans les plans de fumure, des abaques sont proposés par le Comifer. Ils renseignent notamment sur la teneur en azote totale et le pourcentage d’azote minéral des produits (moyenne et écart-type). « Compte tenu de la forte variabilité des valeurs observées autour de ces moyennes de composition, il est préférable de disposer de mesures réalisées sur le produit épandu », précise le comité.
Neuf cahiers de culture
« Ces produits fournissent plusieurs éléments, note Florent Levavasseur, ingénieur de recherche à l’Inrae (1). Leurs apports sont souvent raisonnés vis-à-vis du bilan azoté, mais les doses de phosphore ne sont pas négligeables, surtout pour les boues. » La concentration de cet élément peut devenir limitant.
En Occitanie par exemple, les cultures sont peu ou moyennement exigeantes, les rendements peu élevés et les sols assez pourvus. « En appliquant la méthode du Comifer pour le phosphore, on arrive à des doses d’apport de boues très faibles, voire nulles », confirme Marie Castanet, chargée de mission à la chambre d’agriculture de l’Hérault. Cette structure fait partie du réseau des Mese (missions d’expertise et de suivi des épandages) d’Occitanie, dont le travail a récemment conduit à la publication de plusieurs documents de référence technique pour le raisonnement des apports de boues de Step.
Neuf cahiers de cultures (2) ont été élaborés pour le raisonnement des doses NPK (en fonction des objectifs de rendement, du type de sol…) et la fertilisation minérale complémentaire. « Ils sont innovants car ils abordent la fertilisation par les boues et leurs composts, et ils contiennent des préconisations techniques du réseau complémentaires des méthodes de calcul du Comifer », indique Marie Castanet. Un guide de prélèvement a également été publié : « Le raisonnement de la fertilisation commence par là, avec des échantillons répartis et réalisés à la bonne date », affirme-t-elle.
(1) Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement.
(2) Céréales, maïs, colza, riz, sorgho, tournesol, prairies, vignes et arboriculture.