Quand le Val était d’Argent

En Alsace, le parc Tellure, dont le nom vient de l’adjectif tellurique, en référence à la terre, permet de découvrir une ancienne mine d’argent. Celle de Saint-Jean-Engelsbourg, située près de la bien nommée commune de Sainte-Marie-aux-Mines. Exploitée du XVIe au début du XXe, creusée de main d’homme, elle représente la plus grande cavité souterraine du Massif des Vosges. L’immersion dure environ une heure, bottes au pied et casque sur la tête, car certains passages sont bas et étroits. Le guide, féru d’histoire locale et de géologie, y conte le passé du lieu. Avec lui, les visiteurs remontent le temps, tandis qu’ils descendent sous terre.

La vallée de Sainte-Marie-aux-Mines, aussi appelée Le Val d’Argent, fut pendant dix siècles l’objet d’une intense activité minière. La découverte de filons argentifères remonte au Xe siècle. Au XIVe siècle, les mines sont abandonnées en raison de difficultés de ventilation des puits, d’évacuation des eaux d’infiltration… À la fin du XVe, elles sont redécouvertes et exploitées. Grâce à l’invention de nouvelles techniques, les mineurs peuvent pénétrer plus profondément sous terre et atteindre les filons alors inaccessibles. La vallée connaît alors une période d’intense prospérité. Plus de 80 mines de plomb, de cuivre et d’argent sont exploitées et 19 fonderies sont en activité jour et nuit.

Cette exploitation minière, l’organisation qui en découlait, est particulièrement intéressante pour les historiens, car à l’origine de nombreuses réformes économiques et sociales. Mais, à la fin du XVIe siècle, l’épuisement des filons et la concurrence des métaux d’Amérique du Sud rendent l’activité locale moins rentable et les mines déclinent.

Aujourd’hui, quatre mines sont visitables dans le Val d’Argent, dont celle du parc Tellure, site le mieux aménagé et le plus fréquenté. À l’entrée, dans un vaste bâtiment, la Cité de la Mine propose aussi espace muséographique et des expositions de minéraux.