Auditionné le 4 novembre par le Parlement européen, Christophe Hansen a fait passer durant les quatre heures de questions et réponses sa conviction que tous les secteurs agricoles européens revêtent une importance primordiale pour l’Union européenne (UE), rappelant notamment que les produits carnés font partie pleinement d’un régime équilibré et que ce que les gens doivent manger « ne se décrète pas d’en haut ».

73 % de votes positifs

À l’issue de cette audition, c’est un vote très positif qui adoube le nouveau commissaire à l’Agriculture. Il recueille le soutien du PPE (centre droit), des socialistes, des libéraux, des conservateurs et des verts, soit 73 % des membres de la commission de l'agriculture du Parlement, l’extrême droite s’abstenant et l’extrême gauche votant contre.

Quelques lignes directrices qu’il entend donner à son mandat ressortent d’ores et déjà : le renouvellement des générations, l’importance de retrouver des revenus corrects pour les agriculteurs, le mur d’investissements de compétitivité et double performance à franchir. Il entend construire sa propre vision, se nourrissant des rapports remis à la Commission, mais sans être lié par leurs recommandations : rapport Leta, Draghi sur la compétitivité, ceux sur le dialogue stratégique sur l’agriculture ou sur la sécurité alimentaire.

Une Pac « bien dotée »

Il militera pour obtenir un « budget bien doté » pour la Pac, sans préciser à ce stade s’il s’agit d’un maintien en euros constants ou en euros courants. Même « bien dotée », la Pac devra cibler ses actions pour se préparer et gérer les crises, investir et soutenir les revenus agricoles pour « ceux en ayant le plus besoin ». Sur ce dernier point, le nouveau commissaire a souligné plusieurs fois l’importance d’une dégressivité réelle des aides de base au revenu.

S’agissant de fonds européens nouveaux tels que suggérés par le dialogue stratégique sur l’agriculture, le commissaire Hansen se veut avant tout pragmatique et espère à court terme capter une partie des fonds non utilisés du programme UE Recovery. Il reconnaît cependant les tensions qu’il y aura dans la définition du budget 2028-2034 pour réussir à financer toutes les priorités européennes nouvelles, la défense et l’élargissement n’étant pas les moindres.