L’exploitation des parents d’Antoine Badouard comprend 130 truies gestantes qui sont nourries en partie par des cultures de la ferme. Cet élevage est installé sur la commune de Lamballe-Armor dans les Côtes-d’Armor. Quand le broyeur à grains de la ferme a commencé à être vraiment usé, Antoine s’est mis en quête d’un nouvel outil. De ce fait, lorsque le moment de changer le matériel est arrivé, il a établi un cahier des charges strict.

« Je devais trouver un broyeur avec un débit de chantier suffisant pour suivre une machine 8 rangs. C’est-à-dire à avoir un débit situé entre 35 et 40 t/h. De plus, celui-ci devait être capable de broyer d’autres graines comme du blé, car sur notre élevage, une partie du blé récolté part en autoconsommation pour les animaux. Avec l’augmentation des tarifs des intrants, produire nous-même nos aliments devient primordial pour limiter les coûts ».

En allant acheter un pendillard auprès d’une ETA, Antoine a évoqué son intention de changer le broyeur. Le vendeur lui a alors proposé l’ensileuse dont il ne se servait plus, l'ayant remplacée par un broyeur neuf avec deux fois son débit de chantier. « Lorsque j’ai récupéré la machine, j’ai effectué la première mise en route du broyeur sur du maïs et du blé » indique Antoine.

Une solution pratique et nomade

© P. Denis/GFA - Le broyeur est installé sur l'ancien système qui accueillait les becs. L'outil peut donc être levé ou baissé par le vérin d origine.

D’un point de vue technique, l’ensileuse s’est vue privée de sa goulotte, de son éclateur, des rouleaux ameneurs et de l’éjecteur. Le broyeur a été installé sur le support du cueilleur et la transmission d’origine a été reprise sur l’entraînement principal qui entraînait le groupe éclateur, soufflerie et des rouleaux ameneurs. La puissance est transmise via deux grosses courroies trapézoïdales multibrins. La tension de ces dernières est ajustée par deux tiges filetées installées de part et d’autre de la chambre de broyage.

Lorsque les écrous sont manipulés, c’est toute la chambre de broyage qui se décale. « J’ai juste a eu un problème car le rotor n’était plus aligné. L’arbre du broyeur s’est alors mis à frotter contre la paroi qui a chauffé à rouge. Avec l’aide de l’un de mes chauffeurs, j'ai changé le roulement qui avait chauffé et ensuite pris le temps de bien aligner le rotor grâce aux tiges filetées » précise Antoine.

Une vis élévatrice entraînée par l’hydraulique

© P. Denis/GFA - Le broyeur à grains fonctionne de concert avec la vis d élévation. Celle-ci est nécessaire pour envoyer la matière des bennes au broyeur.

Pour alimenter le broyeur, une vis à grain est nécessaire. Celle-ci est montée sur un essieu et était vendue avec l’ensileuse. Elle se monte sur l’attelage de l’ensileuse, pour faciliter la logistique entre les chantiers. L’entraînement de la vis est directement effectué par l’hydraulique du broyeur. Ce dernier est muni de son propre circuit hydraulique équipé d’un refroidisseur afin que l’huile qui sert à entraîner la vis de chargement et celle de vidange ne chauffe pas trop. Les vis de chargement et de vidange sont toutes les deux entraînées par un moteur hydraulique indépendant. Elles sont contrôlées par deux distributeurs situés sur le côté de la machine.

La vis de vidange peut se mettre en position de transport pour ne pas sortir du gabarit de la machine lors des passages sur la route. « L’entraînement de la vis d’alimentation par l’ensileuse me rend complètement autonome, je n’ai pas à me soucier de savoir s’il y a du courant sur le chantier ou si la tension est la bonne (380 ou 230 volts). L’ensileuse est utilisée à poste fixe, il faut donc veiller à ce qu’elle ne chauffe pas trop, d’autant plus qu’elle tourne à plein régime pour absorber le grain.

Quelqu’un doit de ce fait rester en permanence à côté pour contrôler la température. Le flux de matière doit, lui aussi, être suivi, car même si la machine a une puissance de 360 ch, quand le grain est envoyé dans le broyeur, le régime a tendance à baisser légèrement. Même si elle est utilisée à poste fixe, le fait d’avoir une machine automotrice m’évite de mobiliser un tracteur » se félicite Antoine.