« Notre élevage coche toutes les cases de ce qu’attend la société », assure Philippe Lacube, président de la chambre d’agriculture de l’Ariège, à Auzeville-Tolosane (Haute-Garonne). Lors de la journée dédiée à la durabilité de l’élevage en Occitanie, organisée le 8 décembre 2025 par la chambre régionale d’agriculture, de nombreux acteurs du territoire étaient réunis.

Les points positifs de cette agriculture ont été mis en avant, d’autant que la région connaît l’élevage le plus extensif, le plus pastoral et le plus bio de France. « Tout cela est bon pour lutter contre les incendies, stocker du carbone, protéger la qualité des sols et de l’eau », résume David de Montfumat, éleveur caprin à Saint-Jean-de-Cornies (Hérault). Sans éluder les critiques, la géographe Agnès Terrieux enchaîne : « En tant qu’urbain, nous attendons des agriculteurs une myriade de choses. Mais je crains qu’on ne soit pas suffisamment généreux pour les rémunérer. »

Changement climatique

Pourtant, selon Géraud Valadier, éleveur aveyronnais et président de la coopérative laitière Jeune montagne, « la première des durabilités est économique. Il faut que les pouvoirs publics et les filières mettent en place les conditions de vivabilité sur les élevages. » Il ne cache d’ailleurs pas son inquiétude sur le changement climatique, dans une filière où la prairie est reine : « En été, nous devrons peut-être rentrer nos troupeaux pour les nourrir. » À ce sujet, un bénévole du Shift Project (1) souligne que « l’agriculture est la première impactée. Si on n’aide pas les agriculteurs à évoluer, ce sera très difficile pour eux. »

Caroline Guinot, ingénieure agronome qui menait les débats, se félicite d’une journée « utile pour bâtir des ponts ». Des liens nécessaires car, comme l’estime Agnès Terrieux, « dans ce contexte de transition environnementale, alimentaire et agricole, les agriculteurs doivent aller chercher des alliés plutôt qu’être dans la confrontation ».

(1) Groupe de réflexion sur les défis climat-énergie, fondé par Jean-Marc Jancovici.