« À chaque fois qu’il pleut, c’est l’angoisse, témoigne Jérôme Sergent, agriculteur et cofondateur d’un tiers lieu dans le Pas-de-Calais dont les terres ont été inondées huit fois entre novembre 2023 et mars 2025. Puisque rien n’a changé, on se dit qu’on va à nouveau revivre ce cauchemar. »
L’agriculteur est un « sinistré climatique ». Il fait partie des citoyens et des associations dont le Miramap (1) accompagnés par l’Affaire du siècle (Greenpeace, Oxfam France, Notre affaire à tous) qui exigent une meilleure protection face au risque climatique.
« Le troisième plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC 3) est une illustration flagrante de cet échec persistant, écrivent-ils. Les mesures […] sont insuffisantes et incohérentes. » Les « sinistrés climatiques » espèrent que l’État sera reconnu responsable de l’insuffisance des politiques d’adaptation actuelles.
Prévenir les pertes agricoles
Dans un courrier adressé au Premier ministre et aux ministres compétents, ils demandent aux autorités publiques la révision du PNACC 3 et l’adoption d’autres mesures pour adapter la France aux effets du changement climatique.
Sur le volet agricole, les « sinistrés climatiques » exigent des mesures afin de prévenir les risques de pertes agricoles résultant du changement climatique. Il s’agit de soutenir les transformations structurelles visant à adapter les cultures et les actions orientées vers la diversification des cultures, d’encourager les solutions fondées sur la nature et de tenir compte des risques de mal-adaptation du secteur agricole.
Par ailleurs, ils prônent une gestion équilibrée et durable de la ressource en eau en respectant notamment la hiérarchisation de ses usages et en assurant une meilleure gouvernance de la politique de gestion de l’eau.
Délai de deux mois
Ces derniers se réservent le droit de saisir la juridiction administrative, faute de retour du gouvernement à la suite de leur courrier. Le Conseil d’État sera saisi à l’expiration du délai légal de deux mois, sauf en cas de réponses positives aux demandes des sinistrés et des associations.
(1) Mouvement interrégional des associations pour le maintien d’une agriculture paysanne (Amap).