« Face au refus, sans explication valable, de la Société du Grand Paris de revoir sa copie concernant l’implantation de la ligne 18 de Grand Paris Express, les élus, agriculteurs et chercheurs appellent le gouvernement à prendre ses responsabilités, interpelle Caroline Doucerain, maire des Loges-en-Josas, en Essonne, et présidente de l’association Terre et Cité (qui réunit les acteurs du territoire) lors d’un point avec la presse le mardi 11 juillet 2023. Nous ne sommes pas opposés au métro mais nous cherchons un compromis pour que la ligne soit moins impactante sur l’agriculture. »

La proposition des huit maires du territoire étayée dans leur courrier envoyé à Élisabeth Borne le 4 juillet, est « a minima » de suivre la première réserve de la commission d’enquête publique : remplacer le passage au sol de la ligne par une tranchée semi-couverte sur 1 200 mètres entre Villiers-le-Bâcle et Châteaufort.

80 ha isolés

Les conséquences du passage au sol de la ligne sur ce tronçon seraient nombreuses : 80 ha de terres agricoles isolées du reste du plateau, équilibre économique des exploitations concernées fragilisé, déplacements des agriculteurs rendus difficiles, continuités écologiques atteintes, nuisances sonores et visuelles… Pour l’élue, « il ne suffit pas qu’une parcelle soit dite agricole pour qu’elle le soit réellement. Il faut notamment pouvoir y accéder facilement ! »

Par ailleurs, « le passage au sol de la ligne cassera tous les efforts en faveur de la biodiversité consentis par les agriculteurs du plateau depuis de nombreuses années : conversion en bio, plantation de haies, végétalisation… », souligne Elsa Bonnaud, chercheuse à l’Université Paris-Saclay. Le rapport qu’elle a cosigné concernant les impacts du métro sur la biodiversité, et publié en mai 2023, montre « comment l’étude d’impact réalisée par la Société du Grand Paris sous-estime largement les effets négatifs de la ligne 18 sur les continuités et fonctionnalités écologiques et notamment sur le déplacement d’espèces dont certaines sont protégées ».

Pour Caroline Doucerain, le temps presse : « Cela fait deux ans que nous défendons la solution de la tranchée, sans réponse valable. La décision ultime appartient au gouvernement. Alors que le chantier avance vite, nous souhaitons une réponse claire maintenant. À la fin de l’année, il sera trop tard. »