L’entreprise gersoise Nataïs, leader européen du pop-corn, travaille depuis plusieurs années sur le développement de l’agroécologie dans les fermes qui produisent le maïs qu’elle transforme. Cette démarche se traduit actuellement par un partenariat avec le Cesbio, spécialiste de l’utilisation d’images par satellite pour des mesures biologiques. Il s’agit de développer une méthode de mesure de la matière organique du sol (et donc du carbone) à grande échelle et pour un faible prix, grâce aux images des satellites Sentinel-1 et Sentinel-2.
Maïs et blé pour commencer
Depuis 2005, des mesures sont effectuées en permanence sur plus de 250 variables parmi les 1 250 fermes du réseau Nataïs (7 000 ha de maïs pop-corn cultivés chaque année). Ces mesures permettent de connaître précisément les flux de carbone au sein des parcelles concernées. Certaines de ces données sont croisées avec les historiques météorologiques et de pratiques culturales ainsi qu’avec les images disponibles gratuitement prises par les satellites Sentinel-1 (images radar) et Sentinel-2 (images optiques à haute résolution). Ces satellites ont été lancés en 2014 et 2015 et ont des résolutions d’image de 5 m de côté. L’équipe d’Éric Ceschia au Cesbio développe à partir de ces analyses le modèle Safye-CO2 à partir de parcelles de blé et de maïs pour l’instant.
Les primes carbone en vue
D’ici à un ou deux ans, des indicateurs suffisamment solides devraient permettre d’homologuer cette méthode de mesure. « L’engouement est grand à l’heure actuelle sur ces questions, souligne Anne-Marie Joliet, ingénieure agronome chez Nataïs. L’agroécologie est devenue un réel objectif, et l’ouverture prochaine du marché du carbone aux agriculteurs devrait accélérer cette dynamique. D’autant que la certification des bonnes pratiques en label Bas Carbone, à l’aide de la méthode Safye-CO2 est en travail. » Encore en développement, la méthode connaît encore certaines limites mais les premiers résultats sont prometteurs.