Filets paragrêles
UN INVESTISSEMENT DE 12 000 à 20 000 €/HA
Les filets reposent sur une structure qui doit être solide. « Pour que celle-ci dure autant que le verger, mieux vaut ne pas faire d’économies sur les poteaux et les ancrages », conseille Marion Bouilloux, de la chambre d’agriculture de la Drôme. Plusieurs systèmes existent. « Le coût va de 12 000 €/ha pour des pommiers en haie fruitière, jusqu’à 20 000 €/ha pour des pêchers ou des abricotiers en gobelet », note Christophe Gratadour, de la chambre d’agriculture du Rhône. Des aides, variables d’une région à l’autre, allègent ces investissements. En Auvergne-Rhône-Alpes, elles sont de 60 % avec un plafond de 72 000 €.
DE LA MAIN-D’ŒUVRE À PRÉVOIR
Les filets doivent être dépliés après la floraison, puis repliés après la récolte. « Il faut pouvoir mobiliser deux ou trois personnes au bon moment », observe Marion Bouilloux. Avec une nacelle, cette opération en hauteur est facilitée. « On compte alors 15 h/ha pour le pliage et autant pour le dépliage », précise-t-elle. Le renouvellement du filet est à prévoir au bout de huit à dix ans. Dans l’exemple ci-contre, le coût annuel atteint 2 370 €/ha. Ramené au kilo de fruits, le surcoût est de 9,5 centimes qu’il faut pouvoir couvrir avec un prix de vente suffisant.
100 % DES FRUITS PRÉSERVÉS
Bien installés, les filets paragrêles préservent l’intégralité des fruits. « Lorsque les grêles se multiplient, c’est un atout pour rassurer les clients sur la capacité de l’arboriculteur à les approvisionner », constate Marion Bouilloux. « Cette protection rassure aussi le banquier, car elle supprime un aléa qui pourrait réduire fortement le chiffre d’affaires », ajoute Christophe Gratadour.
« Dans les régions ventées, les filets diminuent le nombre de fruits boisés, ce qui améliore la qualité et réduit le coût de la protection », précise Marion Bouilloux.
Assurance climatique
PLUSIEURS RISQUES COUVERTS
L’assurance revient cher en arboriculture, car le capital assuré est important et les dégâts potentiels aussi. Dans l’exemple, la cotisation brute est de 10 % du capital assuré pour la pêche, et 15 % pour la nectarine. « Afin que la cotisation soit ramenée à un niveau accessible, il faut faire une déclaration Pac et demander à bénéficier de l’aide à l’assurance récolte. Celle-ci couvre 65 % du coût du contrat de base et 45 % des options », détaille Olivier Bohn, de la chambre d’agriculture de Moselle. La cotisation nette reste malgré tout élevée, 4,6 % pour la pêche, et 7,4 % pour la nectarine dans l’exemple. Mais l’assurance prend en compte plusieurs risques : grêle, gel, sécheresse, tempête et inondations.
TOUT N’EST PAS INDEMNISÉ
L’assurance n’intervient que si les pertes dépassent un seuil fixé en général à 25 ou 30 % du rendement moyen des cinq dernières années. Celles-ci ne sont pas évaluées sur la surface grêlée mais sur la surface assurée, qui doit couvrir toute la culture ou toute l’exploitation, selon les contrats. « Les pertes inférieures à ce seuil ne sont pas couvertes. Pour y faire face, mieux vaut avoir constitué une dotation pour aléas en complément », conseille Olivier Bohn.
La part des pertes correspondant à la franchise, souvent de 25 ou 30 %, reste également à la charge de l’arboriculteur. Et quand les sinistres s’enchaînent, l’assurance perd de son intérêt, car le rendement de référence diminue fortement. Si une grêle survient, l’assurance peut alors ne pas intervenir, même si les pertes sont conséquentes par rapport au rendement attendu.