Comment attirer 30 % d’élèves en plus dans l’enseignement agricole d’ici à 2030 ? La ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, a défendu son budget devant la commission de la culture, de l’éducation, de la communication et du sport du Sénat, le mardi 12 novembre 2024.

Coup de rabot sur la rallonge financière

Une enveloppe de 35 millions d’euros supplémentaires était prévue pour le budget de 1,7 milliard d’euros de l’enseignement technique agricole. Ce sera finalement 17 millions supplémentaires qui seront alloués dans le projet de loi de finances (PLF) 2025.

Le coup de rabot de cette augmentation budgétaire s’explique par le « contexte de redressement de nos finances publiques », argumente Annie Genevard.

La ministre tient à financer particulièrement l’inclusion scolaire des élèves en situation de handicap et le pacte enseignant. Ce dernier permet à la fois des remplacements de courte durée par les professeurs et leur propose de financer des missions de dehors des heures de cours.

L’enveloppe allouée à l’enseignement supérieure sera, elle, « en légère baisse » de 8 millions d’euros (sur 431 millions), annonce la ministre. Annie Genevard envisage tout de même de former 75 % de vétérinaires en plus d’ici à 2030 par rapport à 2017. Le nombre d’élèves dans l’enseignement agronomique et vétérinaire est déjà en hausse de 20 % depuis 2017, précise-t-elle, se réjouissant d’une « trajectoire essentielle pour notre élevage ».

+1 % d’élèves chaque année

Pour l’enseignement technique, de la quatrième au BTS, la ministre se félicite d’une progression du nombre d’élèves de 1 % « quasi chaque année » depuis quatre ans. Au regard des 30 % d’ici à 2030, « cela peut paraître peu, mais on vise l’objectif. On a renoué avec l’attrait des formations agricoles ».

Face aux craintes de certains sénateurs de voir une génération d’élèves qui ont du mal à s’installer en agriculture, la ministre a rappelé les « 70 000 emplois vacants actuellement ». Le « Bachelor Agro » envisagé dans le projet de loi d’orientation agricole, qui arrive au Sénat dès décembre, devrait permettre d’attirer de nouveaux profils, espère la ministre.

Alors qu’Annie Genevard a rappelé qu’en « cinq ans, le nombre d’apprentis [dans le secteur agricole] a augmenté de 47 % », plusieurs sénateurs ont relevé le risque de voir les aides à l’apprentissage baisser drastiquement. Un sentiment partagé par la ministre de l’Agriculture qui a répondu ne pas avoir la main face au ministère du Travail, en charge de ce dossier. « Nous allons le défendre. L’attrait de l’apprentissage a permis de réaugmenter le nombre d’apprenants », a assuré Annie Genevard.