Comment calculer simplement et efficacement l’autonomie protéique de son exploitation ? C’est en partant de cette interrogation que Chambres d’agriculture France, l’Idele et Vegepolys Valley ont développé Devautop, un outil de diagnostic en ligne. Lila Benadda, coconceptrice de cette application, a accepté d’en faire une démonstration pour La France Agricole ce jeudi 2 mars 2023 au Salon international de l’agriculture.

« Il suffit en premier lieu de rentrer des informations telles que la SAU, l’assolement, les hectares autoconsommés ou encore les aliments achetés, explique-t-elle. En retour, l’outil propose un bilan par atelier et un bilan global. » Une banque de données propose ensuite des références techniques pour améliorer son autonomie protéique ainsi que des conseils économiques et des témoignages d’agriculteurs. Sont concernés tous les élevages de ruminants ainsi que les élevages porcins.

Se comparer à d'autres fermes

Concrètement qu’apporte l’outil ? Devautop affiche le niveau d’autonomie protéique par atelier, sous la forme d’un curseur. Ce dernier positionne les ateliers par rapport à des systèmes comparables stockés dans une banque de référence, qui s’appuie sur les fermes Inosys réseau d’élevage. En clair, un système vaches laitières maïs-herbe sera comparé à des systèmes équivalents et ainsi de suite.

« Pour chaque atelier, Devautop chiffre le besoin en protéines des animaux, mais aussi le coût de la dépendance en protéines et les surfaces mobilisées », explique Lila Benadda. Le bilan global de l’exploitation s’affiche également. L’agriculteur peut même voir quelle part des aliments protéiques vient par bateau, en camion, ou directement du tracteur. « Il est aussi possible de voir la surface mobilisée à l’extérieur de l’exploitation pour produire les aliments protéiques », s’enthousiasme Lila Benadda.

Par le biais de son conseiller

Comment accéder à cet outil ? Ce sont les conseillers des organismes professionnels agricoles (chambres d’agriculture, contrôle laitier…) qui ont la main. Le diagnostic peut être effectué dans le cadre des prestations proposées par ces organismes. « Des formations sont en cours, et le but c’est que 150 conseillers passent la licence la première année », confient les concepteurs.

« L’ambition première, c’était de construire un outil qui soit simple et efficace dans son utilisation pour nous agriculteurs », explique Séverine Darsonville, présidente de Vegepolys Valley, le pôle de compétitivité R&D qui a porté le projet. Les Régions Bretagne et Pays de la Loire, cofinanceurs du projet, se félicitent du résultat et espèrent que Devautop sera bientôt disponible dans toute la France. « Cet outil se veut le contributeur d’une plus grande souveraineté protéique en France », insiste Patricia Maussion, agricultrice élue à la Région Pays de la Loire.