Pascal Canfin en est certain : "Il faut valoriser le carbone à un prix qui fait marcher l’économie." Afin de changer les comportements, il est pour lui évident que la tonne de carbone stockée mérite une rémunération de cinquante euros a minima – au mieux autour de 60-70 €. Le Carbon Farming est une opportunité de création de valeur pour les éleveurs extensifs. Il faut cependant intégrer dans le règlement le type d’élevage et son modèle (chargement, lien avec la prairie, etc.) afin de différencier les pratiques.
"Nous travaillons beaucoup sur ce sujet pour l’intégrer dans la prochaine Pac", affirme le président de la commission de l’environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire du Parlement européen, le 7 février 2023 lors d'une conférence organisée par Interbev à Bruxelles et portant sur l'avenir de la viande bovine dans l'Union européenne.
Impliquer l’aval de la filière
"On doit créer un cercle vertueux où la responsabilité est répartie", insiste-t-il. L’immense majorité des normes environnementales pèse uniquement sur les agriculteurs, en épargnant les autres maillons de la chaîne alimentaire. "On impose la contrainte à l’acteur qui est le moins apte à faire bouger les choses tout seul", estime Pascal Canfin. La solution ? Comme pour l’industrie en Europe, les rejets de CO2 doivent être plafonnés puis diminués au fur et à mesure. Selon lui, ces outils politiques doivent accompagner la Pac, "c’est très important dans une démarche de changement".
En d’autres termes, il plaide pour valoriser financièrement le carbone stocké par les agriculteurs, tout en impliquant les autres acteurs de la chaîne alimentaire dans cette transition écologique. "L’enjeu est à la fois écologique et économique."
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