"Peu dynamique." C’est ainsi que le Centre national interprofessionnel de l'économie laitière (Cniel) qualifie l’évolution de la production laitière au sein des principaux bassins exportateurs mondiaux, dans son dernier point de conjoncture publié le 25 octobre. Sur les 12 derniers mois, la collecte a « légèrement reculé aux États-Unis et dans l’Union européenne et présente une baisse marquée, de plus de 4%, en Nouvelle-Zélande », chiffre Benoît Rouyer, économiste au Cniel.

Regain de production en France

En France, "la production laitière semble retrouver un peu de dynamisme", poursuit le spécialiste. Si une baisse de 1,3 % est enregistrée depuis le début de l’année 2022, la collecte "dépasse légèrement le niveau de l’année précédente depuis quelques semaines. […]Après des mois de baisse régulière, la production laitière se redresse."

S’agissant de la facture adressée aux éleveurs,d’après FranceAgriMer, le prix de base du lait de vache conventionnel s’établissait à 433 €/1000 l en août 2022, soit une progression de 78 € sur un an. En parallèle, les charges ont également bondi. "L’indice général Ipampa lait de vache de l’Institut de l’élevage a progressé de 20 % en l’espace d’un an, souligne Benoît Rouyer. Parmi les postes en forte augmentation figurent l’énergie et les lubrifiants, les aliments achetés ainsi que les engrais et amendements dont le prix unitaire a doublé en l’espace d’un an."

Marchés laitiers soutenus

Du côté des marchés laitiers, les prix se stabilisent à des niveaux "très élevés". D’après FranceAgriMer, celui de la poudre de lait écrémé s’établit aux environs de 3 600 €, et de 7 300 € pour le beurre. "Sur un an, cela correspond à des progressions relatives de 25% pour la poudre de lait écrémé et de 70% pour le beurre", complète Benoît Rouyer.

Pour l’économiste, "la reprise de la production laitière dans plusieurs pays dont la France, si elle se confirme dans les semaines à venir, pourrait néanmoins conforter la tendance actuelle à la stabilisation du prix des produits laitiers industriels."